L’usage d’Internet (sites, listes de diffusion, blogs …) par les partisans du Non et du Oui lors du référendum et l’écho médiatique donné aux débats se déroulant sur la Toile marquent l’irruption des nouveaux médias dans le champ politique.
Les partisans du non ont d’ailleurs gagné cette bataille, pour une large part sur et grâce à Internet (voir l’écho rencontré par le site de l’universitaire marseillais Étienne Chouard) …
Cela tiendrait-il à une antériorité de certains groupes associatifs ou politiques sur la Toile, et donc à une plus grande connaissance des règles et du langage Internet, à la contre-culture qui s’y exprimerait disposant plus à s’opposer, à la “perméabilité” des internautes aux rumeurs ?
Ou la Toile n’est-elle qu’un miroir des tendances qui traversent la société ? Autant de questions parmi d’autres à analyser… mais avec quels types de sources ? Quelle méthodologie ?
Alors qu’au début du siècle, les militants du monde ouvrier développaient une presse politique et syndicale pour diffuser leurs idées, Internet permettrait il de renouer et de réveiller ce type de militantisme quand la presse partisane est moribonde et les groupes multimédias aux mains d’intérêts économiques ?
Les partis politiques ont créé leurs sites, mais il ne s’agit plus aujourd’hui de reproduire en ligne ce qui existait avant sur papier.
L’utilisation d’Internet qui met bien souvent en face des individus pose de nombreuses questions aux organisations collectives : comment les partis politiques – et notamment le Parti socialiste – analysent-ils, réagissent-ils et s’adaptent-ils à ces nouveaux outils ? Ont-ils conduit à une nouvelle organisation des tâches ? Provoquent-ils de nouvelles formes de sociabilités militantes ? Ont-ils attiré un nouveau type de militants, avec le risque de creuser un fossé générationnel et technique ?
Séminaire « Les socialistes et les médias, XIXe-XXe siècle »