Taxer l’Internet pour financer la TV publique ? En Grande-Bretagne, les opérateurs télécom demandent à la BBC de financer leurs investissements ….

Je me demande bien comment la Commission Copé va résoudre l’équation du financement de France Télévisions.

En annonçant la suppression des ressources publicitaires tout en excluant toute augmentation de la redevance, Sarkozy avait condamné la réforme du service public de télévision à une recherche débridée d’expédients, comme la taxe sur le chiffre d’affaires des fournisseurs d’accès internet ou de téléphonie mobile.

La commissaire européenne à la Société de l’information. Viviane Reding a rappelé que cette taxe allait « à contre-logique. On ne peut pas travailler à résoudre le problème du haut débit en France et en même temps ajouter encore une taxe supplémentaire ». La commissaire a rappelé que la pénétration du haut débit en France était de 23%, juste au-dessus de la moyenne européenne, alors qu’en Suède, par exemple, elle est de 31%… Rien à redire, en revanche, côté Commission, sur l’instauration d’une taxe sur les recettes publicitaires des télévisions privées…

Alors qu’en France, on envisage de taxer les nouvelles activités pour financer les « anciens medias », en Grande Bretagne, le débat est complètement inversé. Là bas, ce sont les fournisseurs d’accés qui demandent à la BBC de subventionner la mise à niveau de leurs infrastructures !!!

La BBC a lancé un service d’accès aux programmes de la chaîne publique britannique : BBC iPlayer . BBC iPlayer permet aux internautes ( uniquement en Grande Bretagne) de visualiser gratuitement sur un PC les programmes 7 jours après leur télédiffusion. Ce service a rencontré très vite un grand succès.

Selon NetEco, les fournisseurs d’accès britanniques estiment que le succès de BBC iPlayer mobilise de la bande passante et implique une mise à niveau coûteuse de leurs réseaux. Ils demandent à la BBC de contribuer à cette mise à niveau, considérant que la BBC, ses partenaires et annonceurs, seront les premiers à en tirer profit. D’après l’Ofcom, régulateur britannique des communications, le coût de l’augmentation de la capacité nécessaire à la montée en puissance de services légaux et populaires comme BBC iPlayer, s’élèverait à plus d’un milliard d’euros (830 millions de livres).

Si la BBC a pu développer la « télévision de rattrapage » (catch-up TV), c’est parce que son financement ne dépend pas de la publicité : elle ne redoute pas que la consommation différée (en ligne) de ses programmes n’écorne l’audience de ses programmes en broadcast. Tout se tient.

La Commission Copé recommander d’ailleurs, dans son Rapport d’étape à France Télévisions de s’aligner sur la BBC et d’investir dans la Vidéo à la Demande et la « télévision de rattrapage » (catch-up TV).

Les projets français de faire financer la télévision publique par les acteurs de l’Internet sont aussi absurdes que les revendications des fournisseurs d’acces britanniques.

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