La déclaration de 1905 a été en fait conçu comme une charte commune détaillant les conditions de l’unité socialiste. Elle reflète donc les débats qui ont traversé les socialistes français dans les années précédentes. La querelle du « ministérialisme », avec l’arrivée d’Alexandre Millerand au ministère du Travail, avait fait voler en éclats la première unité du congrès du Globe et avait opposé le Parti socialiste français de Jean Jaurès et le Parti socialiste de France de Jules Guesde. L’Internationale socialiste, à Amsterdam, en 1904, avait tranché en faveur des thèses guesdistes. Jaurès, après avoir tiré les leçons d’un « bloc des gauches » qui, à cette date, avait réalisé son œuvre, accepta ces conditions pour rendre possible l’unification. La déclaration proclamait donc le caractère révolutionnaire du nouveau parti, défini non comme « un parti de réforme », mais comme « un parti de lutte de classe » – même s’il ne condamnait pas les réformes immédiates… – et refusait toute perspective d’alliance avec d’autres partis, essentiellement le Parti radical.
Une seule phrase suffisait à indiquer le but, « la société collectiviste ou communiste », par la socialisation des moyens de production et d’échange, alors que plusieurs paragraphes tendaient à assurer le contrôle strict du Parti sur ses élus et sur la presse se réclamant du socialisme.
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