Plusieurs grands musées américains (Brooklyn Museum, American Museum of Natural History, Museum of Modern Art-MoMA de New York) proposent depuis plusieurs mois à leurs visiteurs des applications mobiles. Dans un article publié dans le New York Times, le critique d’art Edward Rothstein porte un jugement sévère sur ces applications. S’il ne met pas en doute pas l’intérêt d’une assistance numérique pour guider et enrichir la visite des musées, Edward Rothstein observe que l’information disponible dans ces applications est « généralement moins complète que celle disponible dans les vignettes des musées ». Il critique, avec vigueur, les fonctions interactives (possibilité de porter un jugement sur les œuvres et de les « tagguer) proposées par certains musées, en particulier celui de Brooklyn.
En réponse à cette charge, Shelly Bernstein, directrice des technologies au musée de Brooklyn, admet que « les applications laissent à désirer » mais revendique le devoir d’expérimenter. « Pour Mr Rothstein, aucune de ces applications n’apporte l’expérience qu’il souhaite lui. C’est bien la question. Notre mission est proposer autant de points d’entrée dans dans le musée que possible. Le travail proprement muséal des conservateurs et commissaires d’exposition est visible sur les murs sous forme d’œuvres accrochées, de fiches et de notices didactiques. Les appareils mobiles nous permettent d’apporter autre chose : mettre nos visiteurs en situation d’agir, leur donner la parole, sans renoncer à nos propres objectifs ».
Le débat se poursuit désormais sur divers blogs : celui d’une historienne de l’Université de Californie du Sud et celui d’un designer d’installations muséologiques.