Trois jours après son élection (face à son frére David) à la tête du Labour, Ed Miliband devait proncer son premier discours en tant que nouveau leader travailliste. Un discours très attendu, par ses partisans, syndicats en tête, comme par les modérés du Labour. Le New Statesman rapporte qu’au moment de mettre une touche finale à son discours, en pleine nuit, à quelques heures de la Labour Conférence, les proches conseillers d’Ed Miliband n’étaient pas d’accord entre eux sur le ton et la manière dont ce discours devait être prononcé. Agacé, Ed Miliband aurait alors tranché : « Let Miliband be Miliband ».
Ce « Let Miliband be Miliband » est une référence directe au « Let Bartlet be Bartlet », un dialogue-culte de la série West Wing-A la Maison Blanche. Cette scéne intervient dans l’épisode 19. Alors qu’un mémo très critique contre la Présidence Bartlet est sur le point d’être publié dans la presse, Toby Ziegler, Sam Seaborn et Josh Lyman se sentent freinés dans toutes leurs initiatives par la prudence du Président Bartlet. La seconde année du mandat se termine et ils ont le sentiment de n’avoir pratiquement rien fait. Au cours d’une rencontre nocturne, Leo McGarry, le directeur de cabinet, reproche au Président Bartlet sa timidité : il le presse d’agir avec audace et de lâcher la bride, au risque de compromettre sa réélection. « Vous avez une stratégie pour çà ? » lui demande alors le président. McGarry lui montre alors quelques mots qu’il avait griffonnés sur un bloc-notes: « Let Bartlet be Bartlet ». Ayant convaincu le Président de retrouver le fil de sa campagne et de « redevenir lui même », Leo réunit l’équipe présidentielle : «Écoutez-moi bien. Nous allons nous saisir des enjeux au lieu de les esquiver. Nous allons perdre certains de ces batailles. Et peut être même la Maison Blanche. Mais nous allons élever le niveau du débat public dans ce pays. Et ce sera notre héritage ».
Revenons à Miliband. Selon The New Statesman, cet hommage du jeune leader travailliste au Bartlet de The West Wing est amusant mais aussi instructif : il suggère que Miliband a compris « la nécessité de se définir lui-même, plutôt que de laisser à d’autres (les médias, les conservateurs, les partisans blairistes de son frère aîné) le soin de le définir ».
Sur un mode plus anecdotique, la série West Wing avait inspiré aux parlementaires conservateurs britanniques une manœuvre que la presse britannique désigna comme le « West Wing Plot » qui leur permit, bien que minoritaires, de bloquer un projet de loi de Tony Blair.
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