Peu après sa sortie de l’IDHEC, Michel Vuillermet s’est lancé dans la production du Règlement Intérieur. Il m’a proposé de jouer le personnage de Marlot, un jeune inspecteur de police, qui mène une enquête étrange dans un lycée d’une ville de province.
Un jour de décembre 1979, une classe entière sèche les cours et revient le lendemain comme si de rien n’était. Acte concerté ou hasard ? Mystification ou plaisanterie séditieuse ? Un proviseur tourmenté, un policier fort en maths, un enseignant décomplexé cherchent à résoudre cette équation dans un climat où les choses sont rampantes, équivoques, jalonnées de faux indices. Comment une situation extravagante peut-elle devenir une vraie énigme ?
Le film est a été présenté en 1980 dans la section Perspectives du cinéma français du Festival de Cannes. Pour des raisons sur lesquelles Michel Vuillermet s’explique longuement dans l’interview-bonus qui accompagne le film dans le DVD, le film n’a jamais été distribué.
Michel Vuillermet a fort heureusement entrepris de le rééditer.
« Un imperceptible glissement, une subtile perversion de la réalité. On trouve dans Le règlement intérieur des traces de ce nonsense si rare dans le cinéma français. » (Le Cinématographe).
« Un regard ironique sur le monde scolaire et sur des adultes en mal d’identité. Michel Vuillermet a réussi un film d’un ton extrêmement personnel qui évolue sans cesse à la lisière de l’humour et du malaise, et dont le charme très ambigu agit. Dialogues et interprètes (Patrick Chesnais et Maurice Ronai, remarquables) ont une saveur rare. » (Le Matin de Paris).
« Pour le cinéma français, enfin, un film un peu magique, mais plutôt apparenté au magisme-réalisme de nos auteurs du nord auquel on aurait rajouté une touche de noir policier. » (Bruxelles Jeune).
« Pourquoi la première B 2 s’est-elle absentée une journée entière sans donner d’explication ? Le proviseur confie l’enquête à l’un de ses anciens élèves, un matheux devenu commissaire stagiaire. Y a-t-il un rapport quelconque avec l’arrivée du nouveau professeur d’histoire et géographie ? Le commissaire stagiaire va étudier son cas. Comment un faux événement peut-il devenir une vraie énigme ? Vuillermet s’en charge. Si le point de départ était plus substantiel tout en restant anodin, s’il n’y avait pas de temps faibles dans le scénario. Règlement intérieur serait une réussite, car Vuillermet a une façon très attrayante de dédoubler ses séquences. Les personnages sont dans une situation donnée pour les besoins de l’histoire et, en même temps, sont porteurs d’éléments qui pourraient faire l’objet d’une autre situation, d’une autre scène. Cela donne au film une cocasserie et une richesse presque constantes, d’autant plus sympathiques que les rôles sont bien travaillés, que les acteurs, Patrick Chesnais, Maurice Ronai, François Perrot, Michèle Simonnet, sont sérieux et bien dirigés». Claire Devarrieux (Le Monde)