McCain ou McLane for President ?

Pendant ce temps, les publicitaires de Hollywood surfent sur la vague présidentielle.
Témoin ce site « a nation for change »

Entiérement voué au culte de Bruce Willis et de JohnMcClane : « John McClane for Président 08 ».. Et à la promotion de la sortie en salle de Die Hard IV.


John McClane est un héros. Il a sauvé l’Amérique à plusieurs reprises.
En 1988, John McClane a désamorcé la crise d’otage à la tour de Nakatomi de Los Angeles.

En 1990, John McClane a empêché des terroristes de prendre le contrôle de l’aéroport international de Dulles à Washington-DC.

En 1995, John McClane fit obstacle au cambriolage de Réserve fédérale de New York.

En 2007, John McClane évita la plus grande conspiration cyberterroriste dans l’histoire.

John McClane a défait les terroristes en de nombreuses occasions.

John McClane nous protégera contre les terroristes, comme il l’a toujours fait.
Un homme d’action pour des moments difficiles.

Si le ton est délibérément parodique, cette opération promotionnelle s’inscrit bien dans une campagne présidentielle que McCain entend ancrer sur les enjeux sécuritaires.

Difficile de ne pas rapprocher McClane et MCCain…

Bruce Willis avait apporté son soutien à Fred Thompson, candidat à l’investiture républicaine.

La Maison-Blanche : théatre et décor des fictions présidentielles

Le Président des Etats-Unis est désormais présent dans un très grand nombre de films. Comme personnage principal, ou au second plan. Près d’une centaine de films et séries TV depuis le début des années 90. Il y a de nombreuses raisons à cette omniprésence du Président dans les fictions hollywoodiennes : la fascination des scénaristes et du public pour le Pouvoir.

Ajoutons une autre raison : l’intérêt du public pour les coulisses de la Maison-Blanche (auquel il convient d’ajouter le décor intérieur d’Air Force One). La visite de la Maison-Blanche est un rite républicain auquel sacrifient des dizaines de milliers de citoyens. Grâce aux fictions présidentielles, le public peut désormais accéder à des parties de la Maison Blanche inaccessibles au public : le Bureau Ovale, la Master Bedromm présidentielle, la salle de presse, le couloir jaune, la résidence de la famille présidentielle. Et bien sur, l’aile Ouest.

Cet intérêt du public pour le décor présidentiel rejoint des considérations économiques et même industrielles : la construction d’un décor représente un investissement considérable. Le cinéma est une industrie et il est tentant pour les producteurs de réutiliser le même décor dans d’autre films (et pour les studios de rentabiliser cet « actif »).

« Le Président et Miss Wade » en 1995 a pu être tourné dans le décor qui avait été créé par Michael J. Taylor dans les studios Warner, à Burbanks, avec un grand souci du détail, pour « Dave », en 1993.
C’est ce décor, le Stage 28, à Burbanks, qui a permis de produire, au meilleur coût, le pilote de « West Wing ». Le décor de l’aile Ouest de la Blanche était si grand qu’il mobilisait, lors de la Saison 1 de West Wing, deux studios, chacun disposant du même grand couloir jaune pour accéder aux bureaux de l’aile Ouest. Entre la première et la seconde saison, le décor a été déplacé et réunifié dans un studio plus grand. Au fil des saisons de « West Wing », ce décor a été encore agrandi et complété. Il compte désormais parmi les plus imposants du monde.

Le décor de la Maison-Blanche de la Warner a été utilisé pour les tournages de « Contact », de « Mars Attacks! » et de « Independence Day ».

Plusieurs studios disposent de répliques du 1600 Pennsylvania Avenue, plus ou moins précises.

Une Présidente dans la saison 7 de 24 heures

Retardée par la grève des scénaristes, la diffusion de la septième saison de «24», qui devait débuter en janvier dernier, a été reportée en janvier 2009.

Elément nouveau : le Président des Etats-Unis sera une femme, Allyson Taylor, interprétée par Cherry Jones.

Quand la 7 eme journée commencera, elle sera déjà installée à la Présidence depuis un moment. Elle mènera les destinées du pays avec l’aide d’Ethan Kanin (Bob Gunton), le chef de cabinet à la Maison Blanche, et Henri Taylor (Colm Feore), son mari.

La saison 7 se déroulera 3 ans après les événements de la saison 6 et aura pour décor principal Washington. La 7 éme journée de 24 heures débutera alors que l’unité de contre-terrorisme et Jack Bauer (Kiefer Sutherland) sont en procès.

A l’origine, les scénaristes et les producteurs de 24 avaient préparé une petite révolution pour la saison à venir, qui devrait se dérouler en Afrique (1ère partie de la saison) et à New York (seconde partie de la saison). Mais, pour des raisons de coût, la Fox a refusé le projet. Tout était donc à repenser…

On ignore encore dans quelles conditions Allyson Taylor est parvenue à la Présidence. A la suite d’une élection ou bien en qualité de Vice-Présidente, suite à la la mort ou de l’incapacité du Président élu ?

A ce jour, à l’exception notable de Leslie McCloud (Polly Bergen) dans Kisses my President (1964) qui a bénéficié de l’onction du vote populaire, les femmes femmes qui ont accédé à la Présidence le doivent à des circonstances exceptionnelles.

  • Dans Commander in Chief, Mackenzie Allen (Geena Davis) est vice-Présidente. Elle accède au Bureau Ovale à la mort du Président.
  • Dans Battlestar Gallactica , Laura Roslin (Mary McDonnell) devient Présidente des Douze Colonies suite à un holocauste nucléaire. Le Président et les principaux responsables politiques sont morts. Institutrice, Secrétaire d’Etat à l’éducation, seule survivante du Cabinet, 24 ème dans l’ordre de succession, Laura Roslin hérite d’une situation dramatique.
  • Dans Prison Break, Caroline Reynolds (Patricia Wettig) est Vice-Présidente. Elle fait assassiner le président et prend sa place en tant que quarante-sixième président.

Après JFK et Nixon, Oliver Stone s’attaque à George Bush Jr


Selon Variety, Stone compte entreprendre le tournage de Bush en avril (si le financement se concrétise), juste à temps pour sortir le film entre l’élection et la prise de fonctions du prochain président. Stanley Weiser, avec qui Stone a coécrit le film Wall Street, a rédigé le scénario et Moritz. Titre annoncé : « W ».

Oliver Stone annonce qu’il filmera Bush de l’intérieur, « un peu comme dans Nixon, afin de bien faire sentir comment ça se passe de l’intérieur… Je suis un dramaturge qui s’intéresse aux gens. Bush m’inspire de la compassion en tant qu’être humain, tout comme c’était le cas de Castro, de Nixon, de Jim Morrison, de Jim Garrison et d’Alexandre le Grand. Je tiens à présenter un portrait juste et vrai de cet homme. Comment est-ce que Bush, ancien voyou alcoolique, a fait pour en arriver à devenir l’homme le plus puissant de la planète ? Le film jouera sur le registre de Frank Capra, mais évoquera également ses démons, ses prises de bec avec son père, sa conversion au christianisme, sa croyance selon laquelle Dieu l’aurait choisi personnellement comme président des États-Unis, la maniére dont il trouve sa voie grâce à l’ attaque préventive en Irak. Le film sera rempli de surprises autant pour les partisans que les détracteurs de Bush».

Selon Cinelive, le scénario qui circule date du 17 octobre 2007. Il semblerait qu’il ait été remanié à deux reprises depuis. Hollywood Reporter a adressé des copies du scénario à quatre des biographes de Bush afin d’avoir leurs avis sur la question. Les réactions des biographes face au scénario sont variées. De nombreuses scènes seraint vraiment représentatives d’événements réels mais le scénario comporterait également des traits très caricaturaux de Bush et de ses proches.

Oliver Stone s’était penché, pour le meilleur et pour le pire, sur le destin de deux autres présidents : John Kennedy dans JFK en 1991 et Richard Nixon, dans Nixon en 1995. Le premier a rapporté 70.4 millions de dollars aux Etats-Unis, le second 13.7 millions .

Dans son Nixon, Oliver Stone était allé trés loin, trop loin même, inventant complaisamment cette scène totalement fantasmagorique au cours de laquelle un Nixon incertain se rendait au Lincoln Memorial pour y dialoguer avec des étudiants anti-guerre. Aprés un échange avec une étudiante qui lui explique que le pouvoir réel est ailleurs, il confie à Bob Haldeman, de retour dans sa limousine, ce propos désabusé : «  She got it Bob, a 19 year old collage kid. She understood something what it has taken me 25 years in politics to understand. The CIA, the Mafia, those Wall Street bastards.The beast, a 19 year old kid, she called it a wild animal. « 


Josh Brolin (No Country for Old Men, The Goonies, Grindhouse, In the Valley of Elah, American Gangster, Hollow Man) est pressenti pour jouer George Bush Jr.
Moyennant un assez convaincant travail de maquillage (voir ci-contre).

A noter que le père de Josh, James Brolin, avait incarné Ronald Reagan dans la minisérie trés controversée « The Reagans ».

Les séries TV favorites des candidats

Interrogés par le TV Guide, les candidats professent des goûts assez classiques en matiére de séries télévisées.

  • Hillary Clinton cite Grey’s Anatomy, Antiques Roadshow, American Idol, Dancing with the Stars. Bizarrement, elle n’évoque pas les Sopranos. On se souvient peut être de cette parodie des Sopranos dans laquelle elle joue avec Bill.
  • Barack Obama mentionne « M*A*S*H et The Wire.

  • L’avocat John Edwards aime bien Boston Legal et confesse une faiblesse coupable pour Fred Thompson dans Law & Order.

  • John McCain cite 24, Lost, Damages, The Daily Show, The Tonight Show, Late Show, The Sopranos. Et Prison Break. (« Quand j’étais prisonnier, j’ai toujours rêvé et comploté pour m’échapper du Hanoi Hilton »). Son personnage préféré a toujours été Maverick.

Tout est politique et tout est calcul dans une campagne. Comment faire la part de la sincérité et du positionnement dans l’aveu de leurs séries favorites ?

Sylvester Stallone soutient McCain et Chuck Norris Huckabee

La course à l’investiture républicaine pour la présidentielle américaine oppose les trois « action heroes » des années 80 : Sylvester Stallone (Rambo) et Chuck Norris (Walker Texas Ranger) et Bruce Willis (John McLane)

Depuis plusieurs mois, Mike Huckabee ne manque pas une occasion de mettre en avant Chuck Norris, alias « Cord Walker, Texas Ranger ».

Sylvester Stallone a choisi Fox News pour annoncer qu’il apportait son soutien à McCain.
Pas dans n’importe quels termes. « Le personnage correspond au scénario et le scénario qui s’écrit dans la réalité est plutôt brutal et musclé, comme un film d’action musclé. Il nous faut quelqu’un qui s’est trouvé dans ce genre de situation pour s’en sortir ».

 » There’s something about matching the character with the script, and right now the script is being written and reality is pretty brutal and hard edge and like a rough action film, you need somebody who’s been in that to deal with it.”

Mc Cain a commenté le ralliement de Stallone : « Eh bien maintenant que Sylvester Stallone me soutient, je l’envoie tout de suite s’occuper de Chuck Norris ».
( « Look out Chuck Norris, Sylvester’s comin’ after you. He’s comin’ after you and he’s going to get you. You better run! Chuck, you can run but you can’t hide! »)

Bruce Willis, de son côté, avait apporté son soutien à Fred Thompson, qui avait mené de front une carriére de sénateur et une carriére d’acteur.

Fred Thompson : acteur, sénateur et candidat

Fred Thompson a finalement déclaré son retrait dans la primaire républicaine. Longtemps proche de McCain (dont il coprésida la campagne en 2000), il revendiquait un « conservatisme conséquent ».


Sénateur de 1994 à 2003, il avait mené en parallele une carriére d’acteur. Quand il avait annncé sa candidature en septembre 2007, la prese et les blogeurs se demandaient s’il tenterait (et comment) de convertir sa popularité, son capital symbolique (il incarnait encore tout récemment le procureur dans l’indémodable série Law & Order sur NBC).
Etrange carriére que celle de Fred Thompson. De 1969 à 1972, Procureur adjoint à Nashville, il gagne 14 de ses 15 procès contre des escrocs et des voleurs de banque. Il se tourne ensuite vers la politique et se fait élire au Sénat en 1994.
En 1977, Thompson avait instruit un dossier politico-judiciaire délicat qui se termina par la démission du gouverneur Ray Blanton, accusé de vendre ses grâces à des prisonniers. L’affaire fit l’objet d’un film, Marie en 1985 dans lequel Thompson joua son propre rôle. Ce film lança sa carrière d’acteur. Il joua dans une trentaine de films et séries télévisées, au côté de vedettes comme Robert De Niro, Bruce Willis ou Clint Eastwood.
Spécialisé dans les rôles d’autorité (magistrats, policiers, médecins), Fred Thompson franchit une a une, film par film, les étapes d’une carriére politique «virtuelle » : il interpréta le Directeur de la CIA dans “No Way Out.” en 1987 (une fonction qu’occupa George Bush Pére), le chief of staff dans “In the Line of Fire” en 1993 (une fonction qu’interpréta Partin Scheen dans The American President, le Président et Miss Wade), puis le Président dans « Last Best Chance », un docudrame sur les risques de prolifération nucléaire.

Dans les derniers mois de son mandat, il reprit sa carrière d’acteur en rejoignant l’équipe de la série télévisée « Law & Order « , où il joue le rôle du District Attorney, Arthur Branch.
Il fut alors le premier sénateur américain ayant en parallèle une carrière d’acteur à la télévision.

Red states, blue states. Du cinéma ?

L’équipe de campagne d’Hillary Clinton avait accusé le 18 février Barack Obama, vidéo à l’appui, d’avoir « plagié » dans un discours des mots qui ne seraient pas les siens. Le sénateur de l’Illinois avait en effet repris des propos tenus par son ami et allié, Deval Patrick, gouverneur du Massachusetts. « Le sénateur Obama est porté par son éloquence et ses promesses et, comme on l’a vu ces derniers jours, il ne tient pas ses promesses et cette éloquence n’est pas la sienne », avait estimé le porte-parole de Clinton Hillary Clinton avait enfoncé le clou le lendemain : “Si votre candidature ne repose que sur des mots, encore faut il que ce soient vos propres mots.”

En réponse, l’équipe de campagne d’Obama avait fait observer, vidéo à l’appui, qu’Hillary Clinton ne s’interdisait pas d’utiliser régulièrement ses propres slogans de campagne, comme le fameux “Yes we can”.

Peu de temps après, un lecteur du New York Magazine faisait observer que Barack Obama avait peut être emprunté l’une de ses plus mémorables formules (« We are not a nation of red states or of blue states, we are the United States of America ») au film Man of the year, réalisé en 2005.

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Dans Man of the Year, Barry Levinson (à qui l’on devait déjà le grinçant « Wag the dog ») met en scéne l’animateur d’un talk-show politique, joué par Robin Williams, qui se lance par amusement dans la course à la Présidence des Etats-Unis. Dépassé par les événements, il va se retrouver malgré lui élu à cette fonction suprême.

Mister President en production

En 2008 aura lieu une nouvelle élection à la présidence des Etats-Unis. Il s’agit d’un événement qui dépasse les frontières de l’Amérique du Nord et concerne l’avenir du monde dans ses contrées les plus lointaines.
Hollywood ne se lasse pas de mettre en scène le Président des Etats Unis. Plus de 60 films en 15 ans. Au moins 5 en 2007 et probablement autant en 2008. Le Président est plus qu’une figure du cinéma américain : une star planétaire. Avec « West Wing », « 24 Heures Chrono », « Commander en Chief »… la télévision l’utilise comme un héros de série.
En combinant extraits de films, de séries tv, archives, interviews d’historiens, de critiques de cinéma, des réalisateurs de ces films et séries, de consultants politiques, ainsi que des tournages sur les lieux marquants de cette géographique présidentielle, nous nous proposons d’explorer les ressorts et recettes de cette « fabrique de Présidents ». Nous nous intéresserons de près à tous ces troublants chassés-croisés qui mettent en contact la vie politique « réelle » et les « fictions présidentielles ».

Maurice Ronai et Emilio Pacull

America’s politics would now be also America’s favorite movie, America’s first soap opera, America’s best seller. Norman Mailer.
In 2008 there will be a new election to the Presidency of the United States. It is an event which will have effects beyond America’s frontiers and will influence future world events in far-away countries.
Hollywood never tires of depicting the President of the United States on the screen: over 60 films in the last 15 years. There have been at least 5 in 2007 and probably as many to come in 2008. The President is more than a figure of the American cinema: he’s an international star seen in the TV serials: « West Wing », « 24 Hours Chrono », and « Commander-in-Chief ».

Combining extracts of films, tv series, archives, interviews with historians, cinema critics, film and series directors and political consultants, as well as shooting at the key locations of this Presidential geography, we will explore the resources and receipes behind this « President factory ». We will examine closely all these disturbing interconnections between the « real » political life and the « presidential fictions ».