Une « forge » pour refondre le logiciel socialiste ?

En informatique, le mot « forge » est utilisé pour décrire les systèmes de gestion de développement collaboratif de logiciel.

J’avais envisagé, cet été, de proposer le terme de « Forge » pour désigner les travaux de « refonte du logiciel socialiste ». J’y avais renoncé, trouvant le terme obscur …

Je viens de découvrir que Benoît Hamon a choisi d’appeler « La Forge » le think-tank qu’il a créé :

« Nous voulons élaborer un nouvel outil intellectuel collectif. Aujourd’hui, nous créons « La Forge » qui ne sera pas une société savante supplémentaire. »La Forge » sera une ressource et un arsenal mis au service d’un camp, la gauche. Notre ambition est la victoire de celle-ci en 2012 par la reconquête des esprits et l’affirmation de nouveaux modèles culturels »…. »

Benoît Hamon ne relie pas entre elles les deux métaphores : celle de la « La forge » et celle du logiciel socialiste (qu’il est question de rénover …). Dès lors, pourquoi donc a t il choisi d’appeler son  think-tank la Forge ?

Il avait  peut être  envisagé, dans un premier temps,  de l’appeler « atelier ». Avant d’y renoncer,  tant cette appellation est irrémédiablement associée à de mauvais souvenirs : ceux du siège de l’étrange campagne de Lionel Jospin en 2002.

Ou encore « La Fabrique ». En référence à la « Fabbrica del Programma » (le think tank participatif mis en place par Romano Prodi pour élaborer le programme de la gauche italienne). Sans doute a t il jugé que la Fabrique avait une connotation un peu trop centre gauche …. (En 2006, Bernard Kouchner avait d’ailleurs appelé La Fabrique le site et le club qui devaient lui servir de tremplin pour une éventuelle candidature en 2007).

L’atelier, la fabrique : cela ne collait pas. Restait la Forge. Une référence lointaine à l’univers industriel dont le socialisme est issu. (Et encore largement pénétré).

A la réflexion, cette appellation « La forge » est assez bien choisie.  Elle désigne le travail du métal à chaud par l’utilisation d’un marteau et d’une enclume. La rénovation du PS ne se fera pas « à froid ».

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« Il faut changer, refondre, rénover le logiciel politique du PS « .

C’est depuis 2002 un thème récurrent dans le discours des responsables socialistes.

François Hollande, sans son discours de clôture à la Rochelle, a récusé la métaphore du logiciel…. « Le logiciel politique – mais notre pensée est humaine – ne se confond pas avec un disque dur qui devient vite un disque rayé ! » Dans son souci de se démarquer, tout en faisant un bon mot, François Hollande trahit une forme de répugnance pour la technique (qui ne serait pas « humaine »). Il exprime aussi ses réserves (son angoisse ?) face à la perspective d’un « logiciel » qui figerait les choses (en les inscrivant dans du « code »), ou qui limiterait les marges de manoeuvre… Préserver des marges de manoeuvre : c’est peut être une des clés de la personnalité du Premier Secrétaire.

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