Le cyberespace rend possibles des Place Tahir et des Puerta del Sol

« À l’heure où la fin de l’humanité devient une hypothèse tangible, nous avons plus que jamais besoin d’un espace commun où nous pouvons nous retrouver ensemble et régler les questions qui nous occupent. 

Le cyberespace rend possible des Place Tahir et des Puerta del Sol. Nous ne pouvons nous permettre de perdre ces futurs ».

C’est la conclusion du  Manifeste pour le  Cyberespace de Yann Leroux publié par OWNI. Trés beau texte. Visiblement écrit dans l’urgence,  sous la double impulsion du EG8 et de la révolte des Indignados espagnols.
Eux mêmes à l’origine du vibrant  Manifeste Democracia real ya ! (Une vraie démocratie maintenant !)


Observant, il y a quelques années, un renouveau du « manifeste » comme genre politico-littéraire, j’avais entrepris, avec un ami,  de recenser les manifestes de l’Internet.

Le dernier quart du XXème siècle a vu  surgir une nouvelle vague de manifestes, qui s’attachaient à penser la technique, l’informatique, en premier lieu, puis, à partir de 1993-94, de l’Internet … Leurs  effets sur la société, les évolutions qu’elles rendent possibles, qu’elles appellent ou qu’elles précipitent.

Certains des  manifestes de l’Internet ont connu un large écho, circulant de forums en listes de discussion, cités ou répliqués sur des centaines de sites. Ian Barlow, déclarant l’Indépendance du Cyberespace, retrouvait le souffle constituant et exalté du XVIII ème siècle… Richard Barbrook reprenait et réactualisait le Manifeste de Marx avec son Manifeste du Cybercommunisme.

Hackers, cyberpunks, informaticiens, pionniers de l’internet exploraient de nouvelles manières de communiquer, de vivre et de faire … Pour les uns, c’est une nouvelle société qui se construit dans le cyberespace : libérée des contraintes de la matière, sans frontières, ni état… Pour d’autres, c’est la société elle même, le “monde réel” qui se transforment, sous nos yeux.

Les périodes de craquement ou de transition, les crises, les révolutions suscitent la production de manifestes. Les manifestes, volontiers péremptoires, se veulent fondateurs : ils annoncent un monde nouveau, proclament une rupture.  Le manifeste est un instrument du combat politique, avant de passer dans le champ artistique, quand les avant-gardes esthétiques du XX ème siècle (Futurisme, Dadaïsme, Surréalisme)… Puis dans le champ technopolitique. 

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