West Wing Saison 8/Obama à Sorkin : "J’ai bien intention de vous emprunter pas mal de vos dialogues"

Aaron Sorkin, le créateur de West Wing/A la Maison Blanche, prépare un film sur la naissance de Facebook. Dans une interview à GQ, il commente la campagne, au lendemain de la Convention Démocrate à Denver.

« La première fois que j’ai rencontré Barack Obama – je devrais dire la seule fois – c’était il y un an à l’occasion d’une collecte de fonds. Il m’a flatté en disant:  » J’ai bien intention de voler pas mal de vos dialogues. Inutile de dire que je suis un grand amateur d’art oratoire. Cela nous a pas mal manqué. »

Commander in Chief (lexique)


Les fictions présidentielles au cours des quinze dernières années (et singulièrement depuis le 11 septembre) accordent une place prééminente aux prérogatives internationales et militaires du Président des Etats-Unis. Elles mettent en scène et théâtralisent le Président dans son rôle constitutionnel de « Commander in Chief ». L
es bases de dramaturgie du Président comme Commander in Chief ont sans doute été jetées par deux films produits sous la Présidence Kennedy : « Fail-Safe » et « Dr. Strangelove ». Ces deux films placent le Président au coeur d’une crise nucléaire.

Films et séries télévisées accompagnent ainsi (et amplifient) une mutation du systéme politique américain : à travers la Guerre froide, la concentration du pouvoir nucléaire entre les mains d’un seul homme, la gestion des crises de l’après Guerre froide, puis la « guerre contre le terrrisme », le centre du pouvoir s’est déplacé vers la Maison-Blanche.

Un conflit armé en Asie centrale, un attentat terroriste au Moyen-orient, des américains blessés ou kidnappés quelque part dans le monde, une opération de paix qui tourne mal : tout remonte vers le Commandant en chef des armées. « There is a situation, Mister President ». Les réunions du Conseil National de Sécurité dans la Situation Room sont un passage obligé de toute fiction présidentielle.

Une des séries TV présidentielles a d’ailleurs pour titre «Commander in chief ». On y voit une femme, la Vice-présidente, accéder à la fonction suprême, suite au décès du Président.

Presidentialité/Presidentiality (lexique)

  • Ensemble de qualités requises pour exercer la fonction présidentielle : autorité, expérience, esprit de décision, caractére, hauteur de vue…. Renvoie aussi à une maniére d’être : « Acting Presidential »
  • Notion floue, et probablement évolutive : les qualités attendues d’un Président ne sont probablement pas les mêmes avant et après Franklin Roosevelt, Kennedy ou Reagan.
  • Si la Constitution attribue au President des Etats Unis le titre et l’autorité de «Commandant en chef des forces armées » (Commander in Chief), cette dimension militaire et internationale de la « présidentialité » a pris une importance croissante avec la Seconde Guerre mondiale, puis avec la Guerre froide.
  • A distinguer peut être de la « présidentiabilité » qui désignerait les conditions et qualités à réunir pour concourir à l’election présidentielle. Présidentialité et Présidentiabilité n’en restent pas assez proches assez proches : un présidentiable doit manifester une certaine présidentialité.
  • La présidentialité est classiquement opposée à l’électabilité : il ne suffit pas d’être présidential pour être « électable ». Et inversement. On oppose tout aussi classiquement présidentialité et popularité.

Une des interrogations qui parcourt ce blog est l’influence des fictions hollywoodiennes sur le contenu et les contours de la « Présidentiality ». En proposant de nouveaux modèles ou figures (Président noir ou latino, Présidente), en renouvelant l’imaginaire présidentiel, les séries TV et les films présidentiels contribuent probablement à remanier et rédéfinir les composantes de la présidentialité .

A noter que la notion de présidentialité est entrée en France dans le langage courant en 2007. Interrogé sur les causes de l’échec de Ségolene Royal en 2007, Laurent Fabius mentionnait, dans une interview au Monde le 27 juin 2007, un « triple déficit est apparu : présidentialité, crédibilité, collégialité. ».
En mars 2008, après une brutale chute de popularité, Nicolas Sarkozy aurait entrepris de « restaurer sa présidentialité ».

Castings présidentiels et carrières politiques de celluloïd

Franklin Roosevelt a dit, un jour, à Orson Welles : « il y a deux grands comédiens dans ce pays aujourd’hui : vous êtes l’autre ».
Norman Mailer, décrivant l’arrivée de John Kennedy à la Convention démocrate en 1960 (il est encore candidat à la candidature) compare celle-ci à une scène de cinéma :
« it was the scene where the hero, the matinee idol, the movie star comes to the palace to claim the princess ». Et Mailer de conclure :« la politique américaine allait devenir le film préféré des Américains».
Une prédiction lumineuse, qui se confirma avec Ronald Reagan. L’ex-responsable syndical des acteurs d’Hollywood ne faisait pas mystère des liens évidents entre la politique et l’art de la comédie. Il reconnaissait volontiers qu’il continuait à « jouer un rôle » dans ses fonctions à la Maison Blanche. « Il y a des moments où je me demandais comment il était possible de faire son travail de président sans avoir été acteur auparavant. » Ronald Reagan rappelait ainsi une donnée majeure de la vie politique : l’utilisation des techniques du show-business dans la conduite d’une campagne et d’un débat électoral.
Evan Cornog va plus loin : il compare l’élection présidentielle à une séance de casting (
« A casting session on a national scale« ) qui permet au public de jauger les capacités des candidats pour jouer le rôle du Président.

Comment les producteurs et les metteurs en scène choisissent ils les acteurs pour incarner le Président dans les fictions présidentielles ?

1. Il arrive que les studios fassent appel à des « stars », ces figures qu’Edgar Morin qualifiait d’olympiennes, parce que vivant , comme les Présidents (et les Rois) « au-dessus du commun des mortels ». Mais cela reste l’exception.

  • Sidney Lumet fit appel en 1964 à Henry Fonda pour incarner un Président directement inspiré de John Kennedy dans Point limite (Fail-Safe). Une partie du public avait encore en tête son interprétation du jeune Abraham Lincoln dans « Vers sa destinée » de John Ford. Henry Fonda nouait ainsi, dans l’esprit du public, les images de Kennedy et celle du Président Lincoln. Le public avait aussi en tête l’intègre et irréprochable Robert Leffingwell dans Advise and Consent en 1962 : désigné par le Président pour devenir secrétaire d’Etat, il doit faire face aux réticences (aux relents maccarthystes) de puissants sénateurs. En 1964, dans The Best Man (Que le meilleur l’emporte),Henry Fonda avait incarné un candidat à la Présidence qui refusait d’utiliser de sales méthodes pour écarter son concurrent. Henry Fonda réendossera l’habit présidentiel une derniére fois , en 1979, dans Meteor.
  • En dépit se sa ressemblance avec Abraham Lincoln, les studios ne firent appel à Gregory Peck qu’une seule fois, en 1985, pour la minisérie TV The Blue and the Gray.
  • Si les studios firent appel à Harrison Ford pour jouer le Président Ryan dans Air Force One, leur choix était partiellement guidé par une contrainte de cohérence puisqu’Harrison Ford avait déja incarné Jack Ryan dans Patriot Games (en 1992) et dans Clear and Present Danger en 1994. Rob Reiner fera appel en Michael Douglas pour le Président Shepherd en 1995 dans The American President.


2. S’il n’est pas inutile d’être une star pour incarner le Président, c’est loin d’être une condition préalable.

En fait, il semble que s’est constituée, au fil des années 80 et 90 une petite cohorte d’acteurs, qui de film en film, de rôle en rôle (conseiller du Président, Secrétaire à la Defense, Conseiller pour la sécurité nationale, Chief of Staff) circulent dans les allées du pouvoir et les couloirs de la Maison Blanche.

Aprés avoir incarné dans de nombreux films des personnages exerçant des fonctions d’autorité (juge, procureur, officier, directeur d’une agence civile) ou de membre du Congrès, ils gravissent un à un les échelons d’une carrière politique qui les conduit, in fine, à la Présidence (souvent, aprés un étape à la Vice-Présidence).

  • Donald Moffat après avoir incarné Lyndon B. Johnson dans « The Right Stuff » incarne le Président Bennett dans « Clear and Present Danger ».
  • Edward Hermann incarne Franklin D. Roosevelt dans « Eleanor and Franklin » avant d’être le Président Arthur Fellwick dans « Atomic Train »
  • James Cromwell a joué le Président Robert Fowler dans The Sum of All Fears en 2002 et l’ex-Président Newman dans The West Wing, George Bush Père dans W d’Oliver Stone (tournage en cours).
  • Gene Hackman joue le conseiller politique d’un candidat dans Les Coulisses du pouvoir (Power) en 1986, le Secrétaire à la Défense dans Sens unique (No Way Out) en 1987, le commandant d’un sous-marin dans USS Alabama (Crimson Tide) en 1995, le Président Président Allen Richmond dans « Absolute Power » (les Pleins pouvoirs) en 1996, un Amiral dans Behind the enemy lines en 2001, l’ex-Président Monroe Cole dans Welcome to Mooseport en 2004.
  • Alan Alda incarne le Président dans l’étonnant « Canadian Bacon » de Michael Moore en 1995, puis le candidat républicain Arnold Vinick dans « West Wing », en 2006.
  • Martin Sheen a successivement interprété Robert Kennedy en 1974 (The Missiles of October), John Kennedy en 1983 (Kennedy), le Chief of Staff du Président Shepherd en 1995 (Le Président et Miss Wade), avant d’incarner le Président Jed Bartlett dans West Wing.
  • Richard Dreyfuss avait (brillamment) incarné le Sénateur Bob Rumson dans The American President (Le Président et Miss Wade), Alexandre Haig, le Chief of staff de Ronald Reagan dans le téléfilm The Day Reagan Was Shot, puis le Président dans l’impressionnant remake de Fail Safe (Point limite) de Stephen Frears en 2000. Il avait joué le Président d’une République bananiére dans Moon Over Parador en 1988. En 2008, il joue le rôle Dick Cheney dans W d’Oliver Stone.

 

Oliver Stone fait appel à Richard Dreyfuss pour incarner Dick Cheney

Le tournage a démarré le 12 mai. La sortie est prévue pour Octobre 2008.

C’est Richard Dreyfuss qui joue le rôle Dick Cheney dans « W » , le film d’Oliver Stone sur George Bush Jr, déja commenté ici
James Cromwell (qui avait joué le President Robert Fowler dans The Sum of All Fears en 2002 et l’ex- President Newman dans The West Wing) a été retenu pour jouer George Bush Père.

Richard Dreyfuss avait déjà (brillamment) incarné le Sénateur Bob Rumson dans « The American President (Le Président et Miss Wade), Alexandre Haig, le Chief of staff de Ronald Reagan dans le téléfilm The Day Reagan Was Shot, puis le Président des Etats-Unis dans l’impressionnant remake de Fail Safe (Point limite) de Stephen Frears en 2000. Il avait joué le Président d’une République bananiére dans Moon Over Parador en 1988.

Richard Dreyfuss et James Cromwell rejoignent ainsi la petite cohorte d’acteurs, qui de film en film, et de rôle en rôle (conseiller du Président ou membre du Cabinet, Procureur, Chief of Staff, sénateur, vice-président) circulent dans les allées du pouvoir (Congrés, Maison Blanche, Pentagone ou agences civiles) et gravissent un à un les échelons d’une carriére politique qui les conduit, in fine, à la Présidence.

"Recount" sur HBO ravive les inquiétudes sur un systéme électoral "dysfonctionnel"

« Chaque voix compte ! » C’est le cri de rage, désespéré et furieux, de Ron Klain, le responsable de la campagne d’Al Gore qui ne veut pas accepter la réalité de la défaite de son candidat dans la présidentielle 2000, après que la Cour suprême a interdit le recompte des bulletins en Floride.

Le 25 mai au soir, un million d’Américains ont suivi avec fascination, sur la chaîne câblée HBO, Recount , un docudrama reconstituant de manière poignante la bataille de Floride qui a permis à George W. Bush de voler l’élection de 2000. Al Gore avait recueilli 500.000 voix de plus dans le vote populaire. Il aurait très probablement remporté la Floride si la Cour suprême n’avait pas interrompu le recompte des voix. Servi par une pléiade d’acteurs tels que Kevin Spacey, John Hurt et Denis Leary, lefilm made in HBO va mélanger des images d’archives et des dialogues réels avec de la fiction, et examinera le déroulement de l’élection jusqu’à la décision de la Cour Suprême, dans la bataille entre George W. Bush et Al Gore à la présidence des Etats-Unis.
Hollywood aura attendu huit ans pour revenir sur cet épisode sombre de l’Histoire américaine : une succession de « dysfonctionnements » convergents qui s’apparentent à un « coup d’état légal ».
Harvey Wasserman suggère à HBO, dans le Huffington Post, de s’attaquer à l’épisode 2 : l’élection de 2004, marquée elle aussi par une accumulation d’irrégularités manifestes, notamment dans plusieurs des états les plus disputés. L’élection controversée de 2004 a fait l’objet d’un excellent documentaire de David Earnhardt: Uncounted: The New Math of American Elections.

Harvey Wasserman espére qu’il ne sera pas nécessaire de produire un épisode 3, si de telles irrégularités devaient se reproduire en 2008.
La perspective d’une fraude électorale en 2008 (comme celle de l’assassinat d’Obama) est présente dans les esprits.Au coeur des inquiétudes, les procédures d’inscription sur les listes électorales, mais aussi les machines à voter. L’utilisation de ces dernières lors des primaires danhttp://www.blogger.com/img/gl.link.gifs le New Hampshire,en janvier 2008, avait suscité une controverse.

Obama’s friends

Sous le titre, The Democratic nominee’s new sitcom, TheNoseOnYourFace vient de publier sur YouTube un habile montage qui recense, sur fond d’une pétaradante bande musicale de la série Friends, quelques unes des relations d’Obama : le sulfureux Pasteur Jeremiah Wright, l’encombrant Révérend Michael Pfleger, «Tony» Rezko (un homme d’affaires condamné pour fraude, blanchiment d’argent et de corruption) et Bill Ayers, l’ex-membre des Weathermen.

Plus dure sera la chute

Depuis 2005, des centaines de remix ont brodé sur des images de La chute, le film d’Oliver Hirschbiegel, qui décrit les derniers jours de la vie de Hitler. « Ses ingrédients ? Un extrait du film d’environ deux minutes, un logiciel permettant d’ajouter des sous-titres, et un sujet de moquerie. Une dose de grossièreté et de mauvais esprit sont également recommandées ».


Le blog @merica relève qu’une première version parodiant les derniers jours de la campagne de Hillary Clinton avait été mise en ligne après le Super Tuesday. Remise à jour après les primaires en Caroline du Nord et en Indiana, dupliquée sur plusieurs plate-formes après avoir été retiré de Youtube, elle se diffuse désormais beaucoup plus rapidement.

@merica rappelle que « contrairement à d’autres vidéos de fort mauvais goût, le but des remixes de La chute n’est généralement pas de décrédibiliser un adversaire par une analogie douteuse . C’est le plus souvent l’humour absurde et l’humour noir qui prévalent, comme dans cette version vue plusieurs millions de fois et basée sur la guerre des consoles de jeux vidéos entre Microsoft et Nintendo ».

Baracky et Jedi : Obama suscite la créativité des concepteurs de "mashup politiques"

Il y a quelques semaines, Hillary Clinton se comparait à Rocky Balboa, une référence essentielle dans la culture populaire américaine en matiére de courage et de tenacité. Peu de temps aprés apparaissait sur YouTube un remix qui incarnait Obama sous les traits de Sylvester Stallone : Baracky.

Cette semaine, un mashup de la Guerre des Etoiles a été mis en ligne par un partisan d’Obama. Il a été consulté plus d’un million de fois en 6 jours (entre le 2 et le 8 mai).

Lexique


Article 25 de la Constitution
En cours de rédaction

Commander in Chief
Les fictions présidentielles au cours des quinze dernières années (et singulièrement depuis le 11 septembre) accordent une place prééminente aux prérogatives internationales et militaires du Président des Etats-Unis. Elles mettent en scène et théâtralisent le Président dans son rôle constitutionnel de « Commander in Chief ». L
es bases de dramaturgie du Président comme Commander in Chief ont sans doute été jetées par deux films produits sous la Présidence Kennedy : « Fail-Safe » et « Dr. Strangelove ». Ces deux films placent le Président au coeur d’une crise nucléaire.

Films et séries télévisées accompagnent ainsi (et amplifient) une mutation du systéme politique américain : à travers la Guerre froide, la concentration du pouvoir nucléaire entre les mains d’un seul homme, la gestion des crises de l’après Guerre froide, puis la « guerre contre le terrrisme », le centre du pouvoir s’est déplacé vers la Maison-Blanche.

Un conflit armé en Asie centrale, un attentat terroriste au Moyen-orient, des américains blessés ou kidnappés quelque part dans le monde, une opération de paix qui tourne mal : tout remonte vers le Commandant en chef des armées. « There is a situation, Mister President ». Les réunions du Conseil National de Sécurité dans la Situation Room sont un passage obligé de toute fiction présidentielle. Une des séries TV présidentielles a d’ailleurs pour titre «Commander in chief ». On y voit une femme, la Vice-présidente, accéder à la fonction suprême, suite au décès du Président.

Cinématographisation
Dans L’Ecran global (Le Seuil, 2007) Gilles Lipovetsky et Jean Serroy désignent le cinéma comme le spectacle de référence dans un monde globalisé. Ils le décrivent comme la matrice à partir de laquelle les sociétés se pensent et se projettent. Selon eux, tous les autres types d’écran, de la télévision à la vidéosurveillance en passant par internet, filtrent la réalité selon le prisme du septième art. Même si la fréquentation en salles recule, « son influence globale s’accroît », selon eu, « s’imposant comme cinématographisation du monde, vision du monde faite de la combinaison du grand spectacle, des célébrités et du divertissement ».

Fictions présidentielles
Dans l’imaginaire politique des citoyens américains coexistent désormais une lignée de Présidents “historiques” mais aussi un pleiade de Présidents conçus et mis en image par Hollywood.

Le Président est présent, surtout depuis le début des années 90, dans un très grand nombre de films. Comme personnage principal, ou au second plan: plus de 60 films en 15 ans. Il entraîne, à sa suite, tout un cortège de personnages: sa famille, les agents du Secret Service, le Chief of Staff, le conseiller de Sécurité nationale, le Chef d’Etat Major interarmées, son équipe, certains voire tous les ministres de son Cabinet, le vice-président.

L’irréalisme des situations dans lesquels les scénaristes plongent les présidents n’exclut pas un souci scrupuleux dans la reconstitution des lieux (de l’aménagement intérieur d’Air Force One à la topographie du 1600 Pennsylvania Avenue), Ces fictions se déploient dans la quasi-totalité de la Maison-Blanche : elles nous font pénétrer dans la Bedroom présidentielle comme dans la Situation Room.

Cette double surexposition de la figure présidentielle et de la Maison-Blanche ne se réduit ni à un « emballement », ni à une mode passagère. Elle se prolonge, d’ailleurs, à la télévision avec West Wing (sept saisons, 1999-2006) ou 24 heures (sept saisons, depuis 2001). 24 heures a d’ores et déjà « consommé » quatre présidents: David Palmer, John Keeler, Charles Logan et Wayne Palmer.

Imaginaire présidentiel
En cours de rédaction

« Mommy Problem »
Théorème exposé par le directeur de Josh Lyman au candidat démocrate Matt Santos. Quand les électeurs veulent un Pére, quelqu’un de fort et de ferme pour défendre le pays, ils votent républicain. Quan ils veulent une maman pour leur fouurnir des emlplois et la Sécurité sociale, ils votent démocrate ». ( “When voters want a national Daddy, someone to be tough and strong and defend the country, they vote Republican. When they want a Mommy to give them jobs, healthcare… they vote Democrat.” )
West Wing, Saison 7 Episode 2, « The Mommy Problem ».

POTUS (President of the United States)
Cette abréviation a d’abord été utilisée par le Secret Service puis adopt&e par le adopted by Département de la Défense dans les années 1990.

Presidentialité/Presidentiality
Ensemble de qualités requises pour exercer la fonction présidentielle : autorité, expérience, esprit de décision, caractére, hauteur de vue…. Elle renvoie aussi à une maniére d’être (Acting Presidential).

Notion floue, et probablement évolutive : les qualités attendues d’un Président ne sont probablement pas les mêmes avant et après Franklin Roosevelt, Kennedy ou Reagan.
Si la Constitution attribue au President des Etats Unis le titre et l’autorité de «Commandant en chef des forces armées » (Commander in Chief), cette dimension militaire et internationale de la « présidentialité » a pris une importance croissante avec la Seconde Guerre mondiale, puis avec la Guerre froide.

A distinguer peut être de la « présidentiabilité » qui désignerait les conditions et qualités à réunir pour concourir à l’election présidentielle. Présidentialité et Présidentiabilité n’en restent pas assez proches assez proches : un présidentiable doit manifester une certaine présidentialité.

La présidentialité est classiquement opposée à l’électabilité : il ne suffit pas d’être «présidentiel » pour être « électable ». Et inversement. On oppose tout aussi classiquement présidentialité et popularité.

Une des interrogations qui parcourt ce blog est l’influence des fictions hollywoodiennes sur le contenu et les contours de la « Présidentiality ». En proposant de nouveaux modèles ou figures de Président ( noir ou latino, Présidente), en renouvelant l’imaginaire présidentiel, les séries TV et les films présidentiels contribuent probablement à remanier et rédéfinir les composantes de la « présidentialité ».

A noter que la notion de présidentialité est entrée en France dans le langage courant en 2007. Interrogé sur les causes de l’echec de Ségolene Royal en 2007, Laurent Fabius mentionnait, dans une interview au Monde le 27 juin 2007, un « triple déficit est apparu : présidentialité, crédibilité, collégialité. ». En mars 2008, après une brutale chute de popularité, Nicolas Sarkozy aurait entrepris de « restaurer sa présidentialité ».

Topographie présidentielle
En cours de rédaction