J’ai découvert ce terme, en traduisant, avec quelques amis, un texte de Tomas Pueyo, Coronavirus : Why You Must Act Now, paru en anglais sur Medium. Un article publié le 10 mars et vu, dans les jours qui suivirent par 26 millions de personnes.
Nous avions été frappés (c’était le 11 mars) par la rigueur analytique de ce papier et secoués par les prévisions qu’il formulait. J’avais buté sur l’expression « social distancing » et proposé « distance sanitaire » au petit collectif de traducteurs improvisés, qui a finalement retenu « distanciation sociale » car l’expression s’était déjà imposée dans la corona-langue qui était sur le point d’émerger.
Comme d’autres, je trouvais cette expression totalement inappropriée : s’il convenait d’instaurer une « distance physique », il fallait au contraire s’appuyer sur la « société », faire appel à des ressorts collectifs pour affronter et traverser cette crise.