Sylvester Stallone soutient McCain et Chuck Norris Huckabee

La course à l’investiture républicaine pour la présidentielle américaine oppose les trois « action heroes » des années 80 : Sylvester Stallone (Rambo) et Chuck Norris (Walker Texas Ranger) et Bruce Willis (John McLane)

Depuis plusieurs mois, Mike Huckabee ne manque pas une occasion de mettre en avant Chuck Norris, alias « Cord Walker, Texas Ranger ».

Sylvester Stallone a choisi Fox News pour annoncer qu’il apportait son soutien à McCain.
Pas dans n’importe quels termes. « Le personnage correspond au scénario et le scénario qui s’écrit dans la réalité est plutôt brutal et musclé, comme un film d’action musclé. Il nous faut quelqu’un qui s’est trouvé dans ce genre de situation pour s’en sortir ».

 » There’s something about matching the character with the script, and right now the script is being written and reality is pretty brutal and hard edge and like a rough action film, you need somebody who’s been in that to deal with it.”

Mc Cain a commenté le ralliement de Stallone : « Eh bien maintenant que Sylvester Stallone me soutient, je l’envoie tout de suite s’occuper de Chuck Norris ».
( « Look out Chuck Norris, Sylvester’s comin’ after you. He’s comin’ after you and he’s going to get you. You better run! Chuck, you can run but you can’t hide! »)

Bruce Willis, de son côté, avait apporté son soutien à Fred Thompson, qui avait mené de front une carriére de sénateur et une carriére d’acteur.

Fred Thompson : acteur, sénateur et candidat

Fred Thompson a finalement déclaré son retrait dans la primaire républicaine. Longtemps proche de McCain (dont il coprésida la campagne en 2000), il revendiquait un « conservatisme conséquent ».


Sénateur de 1994 à 2003, il avait mené en parallele une carriére d’acteur. Quand il avait annncé sa candidature en septembre 2007, la prese et les blogeurs se demandaient s’il tenterait (et comment) de convertir sa popularité, son capital symbolique (il incarnait encore tout récemment le procureur dans l’indémodable série Law & Order sur NBC).
Etrange carriére que celle de Fred Thompson. De 1969 à 1972, Procureur adjoint à Nashville, il gagne 14 de ses 15 procès contre des escrocs et des voleurs de banque. Il se tourne ensuite vers la politique et se fait élire au Sénat en 1994.
En 1977, Thompson avait instruit un dossier politico-judiciaire délicat qui se termina par la démission du gouverneur Ray Blanton, accusé de vendre ses grâces à des prisonniers. L’affaire fit l’objet d’un film, Marie en 1985 dans lequel Thompson joua son propre rôle. Ce film lança sa carrière d’acteur. Il joua dans une trentaine de films et séries télévisées, au côté de vedettes comme Robert De Niro, Bruce Willis ou Clint Eastwood.
Spécialisé dans les rôles d’autorité (magistrats, policiers, médecins), Fred Thompson franchit une a une, film par film, les étapes d’une carriére politique «virtuelle » : il interpréta le Directeur de la CIA dans “No Way Out.” en 1987 (une fonction qu’occupa George Bush Pére), le chief of staff dans “In the Line of Fire” en 1993 (une fonction qu’interpréta Partin Scheen dans The American President, le Président et Miss Wade), puis le Président dans « Last Best Chance », un docudrame sur les risques de prolifération nucléaire.

Dans les derniers mois de son mandat, il reprit sa carrière d’acteur en rejoignant l’équipe de la série télévisée « Law & Order « , où il joue le rôle du District Attorney, Arthur Branch.
Il fut alors le premier sénateur américain ayant en parallèle une carrière d’acteur à la télévision.

Red states, blue states. Du cinéma ?

L’équipe de campagne d’Hillary Clinton avait accusé le 18 février Barack Obama, vidéo à l’appui, d’avoir « plagié » dans un discours des mots qui ne seraient pas les siens. Le sénateur de l’Illinois avait en effet repris des propos tenus par son ami et allié, Deval Patrick, gouverneur du Massachusetts. « Le sénateur Obama est porté par son éloquence et ses promesses et, comme on l’a vu ces derniers jours, il ne tient pas ses promesses et cette éloquence n’est pas la sienne », avait estimé le porte-parole de Clinton Hillary Clinton avait enfoncé le clou le lendemain : “Si votre candidature ne repose que sur des mots, encore faut il que ce soient vos propres mots.”

En réponse, l’équipe de campagne d’Obama avait fait observer, vidéo à l’appui, qu’Hillary Clinton ne s’interdisait pas d’utiliser régulièrement ses propres slogans de campagne, comme le fameux “Yes we can”.

Peu de temps après, un lecteur du New York Magazine faisait observer que Barack Obama avait peut être emprunté l’une de ses plus mémorables formules (« We are not a nation of red states or of blue states, we are the United States of America ») au film Man of the year, réalisé en 2005.

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Dans Man of the Year, Barry Levinson (à qui l’on devait déjà le grinçant « Wag the dog ») met en scéne l’animateur d’un talk-show politique, joué par Robin Williams, qui se lance par amusement dans la course à la Présidence des Etats-Unis. Dépassé par les événements, il va se retrouver malgré lui élu à cette fonction suprême.

Mister President en production

En 2008 aura lieu une nouvelle élection à la présidence des Etats-Unis. Il s’agit d’un événement qui dépasse les frontières de l’Amérique du Nord et concerne l’avenir du monde dans ses contrées les plus lointaines.
Hollywood ne se lasse pas de mettre en scène le Président des Etats Unis. Plus de 60 films en 15 ans. Au moins 5 en 2007 et probablement autant en 2008. Le Président est plus qu’une figure du cinéma américain : une star planétaire. Avec « West Wing », « 24 Heures Chrono », « Commander en Chief »… la télévision l’utilise comme un héros de série.
En combinant extraits de films, de séries tv, archives, interviews d’historiens, de critiques de cinéma, des réalisateurs de ces films et séries, de consultants politiques, ainsi que des tournages sur les lieux marquants de cette géographique présidentielle, nous nous proposons d’explorer les ressorts et recettes de cette « fabrique de Présidents ». Nous nous intéresserons de près à tous ces troublants chassés-croisés qui mettent en contact la vie politique « réelle » et les « fictions présidentielles ».

Maurice Ronai et Emilio Pacull

America’s politics would now be also America’s favorite movie, America’s first soap opera, America’s best seller. Norman Mailer.
In 2008 there will be a new election to the Presidency of the United States. It is an event which will have effects beyond America’s frontiers and will influence future world events in far-away countries.
Hollywood never tires of depicting the President of the United States on the screen: over 60 films in the last 15 years. There have been at least 5 in 2007 and probably as many to come in 2008. The President is more than a figure of the American cinema: he’s an international star seen in the TV serials: « West Wing », « 24 Hours Chrono », and « Commander-in-Chief ».

Combining extracts of films, tv series, archives, interviews with historians, cinema critics, film and series directors and political consultants, as well as shooting at the key locations of this Presidential geography, we will explore the resources and receipes behind this « President factory ». We will examine closely all these disturbing interconnections between the « real » political life and the « presidential fictions ».

Operation Hollywood disponible en DVD

Le documentaire Operation Hollywood est désormais disponible en DVD aux Editions Montparnasse.

« La longue collaboration entre Hollywood et le Pentagone a permis aux studios américains de produire des films aux budgets gigantesques et à l’efficacité redoutable… Retour sur une association fructueuse : connivence, échanges de bons procédés, propagande insidieuse voire censure : ce film retrace les soubresauts d’une coopération fort complexe. Illustré de nombreux extraits de films (Patton, Pearl Harbor, Top Gun, Apocalypse Now, etc.) et de témoignages de cinéastes, de militaires et de journalistes, Opération Hollywood radiographie plus de soixante ans de cinéma de guerre américain et y décrypte l’influence du Pentagone ».

Le Monde : Hollywood, frère d’armes du Pentagone

La fin des années 1920, le ministère de la défense des Etats-Unis ouvrit un bureau pour établir un pont entre les industries du cinéma et le Pentagone. Il s’agissait d’unir les forces hollywoodiennes et militaires pour montrer comment la nation combat tout ce qui la menace. L’Amérique a toujours préféré se représenter en agressée qu’en agresseur. Inédit en salles, Hollywood Pentagone (2004) retrace cette collaboration complexe entre le pouvoir (désireux de vendre une image positive de l’armée, empreinte d’héroïsme) et les cinéastes.

Le premier film emblématique fut Wings, de William Wellman (1927), exaltation de la bravoure des soldats et de l’invincibilité de l’armée. En 1943, 26 000 personnes liées à l’industrie cinématographique participèrent à l’effort de solidarité nationale, en uniforme ou dans les shows destinés à remonter le moral des troupes.

De grands cinéastes furent mobilisés sur les fronts : William Wyler et John Sturges en Europe, George Stevens sur le Débarquement, John Huston pour filmer la bataille de San Pietro, dans le Pacifique. Le Pentagone accusera ce dernier d’avoir fait un film « pacifiste ». Dans le documentaire, Pacull interroge Philip Strub, le responsable des relations de Pentagone avec Hollywood, qui donne une démonstration de langue de bois.

Pour lui, Apocalypse Now, de Francis Coppola, n’est « pas très intéressant » : le film remet en cause le bien-fondé de la guerre en général, et de celle du Vietnam en particulier. Pas intéressant non plus Johnny s’en va-t-en guerre, de Dalton Trumbo. En revanche, Top Gun, de Tony Scott, « réhabilite l’armée, la montre sous un jour positif ». Le Pentagone exulte : on croirait voir un film de propagande de recrutement. L’institution ne collabore pas avec un film qui porte atteinte à son image.

C’est ainsi que le Pentagone refusa d’aider Treize jours, de Roger Donaldson (2000), avec Kevin Costner, parce que évoquant la crise de Cuba, il montrait les militaires comme des fanatiques antisoviétiques. Et exalta Patton (1970), de Franklin J. Schaffner, parce qu’il donnait un « portrait nuancé du personnage ». Il aida en 2001 La Chute du faucon noir, de Ridley Scott (sur le crash d’un hélicoptère à Mogadiscio), parce qu’il « exalte le courage des soldats », et refusa de coopérer avec La Ligne rouge, de Terrence Malick, peu orthodoxe.

Pacull donne la parole à plusieurs contradicteurs, dont le juriste Jonathan Turley, qui considère que le Pentagone viole le premier amendement de la Constitution garantissant la liberté de parole. Ne pouvant utiliser le bâton, l’armée, selon lui, use de la carotte : l’argent, le matériel, les archives.

Le bonus – excusez du peu – est constitué par Let There Be Light (« Que la lumière soit »), documentaire de John Huston, tourné en 1946, sur les séquelles psychologiques, les troubles neuropsychiatriques subis par les soldats rescapés de la seconde guerre mondiale. Le film fut saisi par le Pentagone et interdit jusqu’en 1980.

Libération : Hollywood, bras armé du Pentagone

Une chronologie rigoureuse des films de guerre tournés par Hollywood est la plus éloquente démonstration des liaisons dangereuses qui unissent l’industrie militaire à celle du cinéma. Le film d’Emilio Pacull, Hollywood Pentagone, se charge d’éclairer les dernières zones d’ombre de ces tournages sponsorisés par le Pentagone, qui met à disposition instructeurs et matériel militaire (de la Jeep de collection au porte-avions en activité) pour aider les films « méritants ».

Au besoin, l’armée demande que certains passages disparaissent du script. Les divers intervenants reviennent sur cette étrange association, où tout le monde a compris depuis longtemps quels bénéfices réciproques l’enthousiasme pour les valeurs martiales et la glorification des héros de l’Amérique, pouvaient engendrer. Au terme d’un tel réquisitoire, l’amère sentence du journaliste David L. Robb reste longtemps à l’esprit : « Je me demande combien de gamins se sont engagés pour le Vietnam ou pour l’Irak après avoir vu ce genre de films. »

En plus de ce documentaire, les éditions Montparnasse ont eu la riche idée d’ajouter en bonus royal Let There Be Light, docu de John Huston, tourné à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le jeune réalisateur avait planté sa caméra dans un hôpital militaire chargé de requinquer les jeunes soldats en état de stress post-traumatique. On ne perd pas une miette des souvenirs obsédants, catatonies, bégaiements compulsifs et autres brutales crises de larmes de ces gaillards honteux de leur faiblesse dans un monde qui ne l’a jamais encore admis. Le film tape encore dans le mille aujourd’hui, comme un écho à la sanglante et pourtant banale actualité irakienne.

Films de guerre et fictions militaires ayant réalisé des recettes superieures a 100 millions de $

Classement Titre Recettes Année
19 Independence Day $ 306 169 255 1996
47. Saving Private Ryan $ 216 199 000 1998
58 Pearl Harbor $ 198 539 855 2001
62 Gladiator $ 187 670 866 2000
79 Top Gun $ 176 781 728 1986
87 Air Force One $ 172 600 000 1997
118 Rambo : First Blood Part 2 $ 150 415 432 1985
132 A Few Good Men $ 141 340 178 1992
145 Platoon $ 137 963 328 1986
156 The Rock $ 134 069 511 1996
168 An Officer and a Gentleman $ 129 795 549 1982
191 Good Morning Vietnam $ 123 922 370 1987
195 Clear and Present Danger $ 122 010 252 1994
201 The Hunt For Red October $ 120 702 326 1990
210 The Sum of All Fears $ 117 882 862 2002
229 The Patriot $ 113 330 342 2000
240 The Last Samurai $ 111 110 575 2003
248 Black Hawk Down $ 108 638 745 2001
278 The General’s Daughter $ 102 678 089 1999

$100 Million Movies A list of movies that have grossed more than $100 million in the United States

Hollywood et Pentagone

Le cinéma américain entretient un rapport particulier avec la guerre et avec ses armées.

Hollywood n’a pratiquement jamais cessé de représenter la guerre.

Sous toutes ses formes. A toutes les échelles. Et sur tous les fronts. Les guerres passées, que les studios revisitent périodiquement (avec une prédilection pour la seconde guerre mondiale), les guerres possibles et les guerres futures.

A travers le film de combat ou à travers d’autres genres (films d’action et d’espionnage, y compris comédie musicale) Hollywood a accordé une grande attention à la représentation des forces armées : soldats et officiers. Voire à l’institution militaire elle même : ses tensions et débats internes ; la rivalité de l’Armée de terre, de la Navy, de l’Air Force, et des Marines. En temps de paix comme en temps de guerre.

Les relations d’Hollywood avec les forces armées remontent pratiquement à la naissance du cinéma. Institutionnalisées pendant la seconde guerre mondiale, à travers l’Office of War Information, ces relations perdurent pendant la guerre froide, se distendent pendant la guerre du Vietnam, pour se réactiver au cours des années 80, sous la présidence Reagan. Les succès commerciaux de Rambo et de Top Gun ouvrent la voie à un nouveau cycle de productions hollywoodiennes qui exaltent le courage des soldats américains et mettent en scène le leadership stratégique des Etats-Unis.

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Les agences de renseignement et Hollywood

Le cinéma des années 70 a donné une image négative du FBI et de la CIA .

Cette vision d’une CIA experte en coups d’état, en assassinats politiques et en coups tordus, traversée de conflits, de plus en plus autonome vis-à-vis du pouvoir politique, et poursuivant ses propres fins, imprègne les productions des années 80 et 90.

Après la fin de la guerre froide, les scénaristes, en quête de nouveaux ennemis et de nouvelles menaces, mettent en scène des détournements de missiles, le trafic de têtes nucléaires, la prolifération d’armes bactériologiques ou le chantage cybernétique.

L’inventivité des scénaristes dans la description des menaces a pour pendant une grande désinvolture dans la représentation des ennemis (mafia, groupe terroriste, « état-voyou ») et de leur provenance (Moyen-orient, Amérique latine, républiques ex-soviétiques, extrême-orient, Irlande), de leurs motivations (haine des Etats-Unis, vengeance, argent, convictions, neo-nazisme…). Souvent ces adversaires trouvent des relais au sein même des services de renseignement. Ou font appel à d’anciens agents de la CIA ou des forces spéciales.

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Hollywood et la CIA

Le cinéma des années soixante-dix a donné une image négative du FBI et de la CIA. Cette vision d’une CIA experte en coups d’état, en assassinats politiques et en coups tordus, traversée de conflits, de plus en plus autonome vis-à-vis du pouvoir politique, et poursuivant ses propres fins imprègne les productions des années quatre-vingt et 90.

Après la fin de la guerre froide, les scénaristes, en quête de nouveaux ennemis et de nouvelles menaces, mettent en scène des détournements de missiles, le trafic de têtes nucléaires, la prolifération d’armes bactériologiques ou le chantage cybernétique.

L’inventivité des scénaristes dans la description des « menaces » a pour pendant une grande désinvolture dans la représentation des ennemis (mafia, groupe terroriste, « état-voyou”) et de leur provenance (Moyen-Orient, Amérique latine, républiques ex-soviétiques, Extrême-Orient, Irlande), de leurs motivations (haine des États-Unis, vengeance, argent, convictions, néonazisme…). Souvent ces adversaires trouvent des relais au sein même des services de renseignement. Ou font appel a d’anciens agents de la CIA ou des forces spéciales.

Dans la confrontation avec ces menaces, le FBI et les services de renseignement s’avèrent souvent inefficaces et le salut vient d’un héros, souvent marginalisé au sein de ces institutions.

Ces crises et ces menaces révèlent, à tous les niveaux du système américain, des tensions et des fractures : entre militaires et civils, entre espions et policiers, entre agents de terrain et bureaucrates. Entre services de renseignements. Entre les agences et le pouvoir politique. Dans The Siege (Edward Zwick), c’est un agent du FBI qui rétablit l’ordre à New York, placé sous couvre-feu par des militaires extrémistes.

La rivalité sourde qui oppose, dans la réalité, CIA, FBI, NSA et Secret Service, se retrouve, amplifiée, dans les fictions. En fait, chacune de ces agences a noué des relations directes avec les studios et valorise son image au détriment des agences rivales.

La CIA ne s’est préoccupée qu’assez récemment de redresser son image sur les grands et les petits écrans Son bureau des relations publiques assure désormais la liaison avec Hollywood. La CIA n’apporte pas d’aide matérielle mais essentiellement des conseils, arrange des entretiens avec des agents.

Pour le tournage de The Recruit, par exemple, la CIA a autorisé un photographe à prendre des clichés pour aider à la création des décors. Certains des acteurs ont même pu visiter les locaux de l’Agence et y passer un certain temps avec les employés.

Ennemi d’État (Tony Scott), Bad Company (Joël Schumacher), La Somme de toutes les peurs, The Recruit ont bénéficié de cette coopération. “Ces films donnent de nous une image plus réaliste. Le design de nos bureaux, la manière dont nos officiers s’expriment sont plus justes. Le public américain comprend enfin la complexité de notre tâche”. Cette coopération s’étend désormais à la télévision avec l’implication de la CIA dans de nombreuses séries. Alias, 24 et The Agency.

Trait commun de la coopération entre les agences civiles et les scénaristes : l’exhibition de l’appareillage technologique des services de police et de renseignement.

Surveillance satellitaire et électronique, capacités de traitement et de croisement de bases de données ; les fictions hollywoodiennes ont largement anticipé le tournant sécuritaire amorcé après le 11 septembre avec le Patriot Act et le projet de Total Information Awareness.

Loft Story : vers une télévision d’expérimentation

Ceux qui ont vu dans Loft Story un dispositif d’expérimentation avec des humains réduits au rôle de cobayes avaient raison.

C’est bien de cela qu’il s’agit. 1

Loft Story  annonce les formes à venir de la télévision. Une télévision qui proposera à des personnes de prendre part à des expérimentations sous le regard d’un public que la fréquentation des jeux vidéo a familiarisé avec les notions de « mission », de paramètres et d’exploration des « possibles ». Un public qui pourra éventuellement intervenir, pour modifier les paramètres, compliquer ou simplifier la tâche des joueurs.

Cette télévision d’expérimentation n’est pas nécessairement médiocre, ni nécessairement fondée sur l’enfermement, la surveillance continue ou la soumission avilissante à des directives arbitraires …

Loft story marque le passage du second au troisième age de la télévision.

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