West Wing Saison 8 : Débat télévisé Santos/Obama vs Vinick/McCain

Les trois grands débats télévisés seront décisifs.
McCain et Obama s’y préparent intensivement. Barack Obama a choisi un hôtel de luxe de Floride, avec golf et spa, pour préparer pendant trois jours le débat avec ses conseillers.

Le New York Times présente dans une vidéo la manière dont les deux candidats se comportent dans ce type de débats.

Vont-ils, au cours de leurs training sessions se repasser des images du débat Vinick-Santos (7 ème episode, 7 éme saison de West Wing) diffusé sur NBC le 6 novembre 2005 ?

Tourné dans les conditions d’un débat réel, le débat fut diffusé en direct sur NBC, à l’automne 2005. On voit d’abord les deux candidats dans les coulisses se préparer pour la confrontation, puis pénétrer sur la tribune. Matt Santos traverse l’estrade pour aller serrer la main d’Arnold Vinick, le sénateur de Californie, qui, lui, s’était dirigé directement vers son lutrin. Tout de suite on se demande si Arnold Vinick n’est pas déjà complètement concentré sur ce qu’il veut dire, au point qu’il en oublie les règles élémentaires de la courtoisie. Vinick rend sa poignée de main à Santos avec le sourire légèrement agacé. Déstabilisé ?

Le présentateur vedette de NBC News, Forrest Sawyer, unique modérateur du débat, rappelle les règles du débat: 2 minutes d’opening statement pour chacun des candidats puis des questions posées par Forrest, questions qu’il a lui-même choisies sans rien en révéler aux candidats. Chacun d’entre eux devra répondre à tour de rôle pendant deux minutes, suivies d’un échange de 1 minute qui pourra être augmenté de 30 secondes si Sawyer le décide. Forrest Sawyer précise les règles des lumières jaune et rouge selon qu’il reste ou non 15 secondes à l’intervenant, Matt Santos intervient : « I think it’s time on the rules ».

On attend l’opening statement de Vinick qui a gagné le tirage au sort. Vinick se tait, puis propose de bazarder les règles (« junk the rules ») et d’avoir « a real debate »! « Pas comme au sénat, où vous tiendrez le micro sans le lâcher pendant une heure? » précise Santos, qui accepte.

Les deux acteurs, aidés par un prompteur, improvisent en partie.

Pendant 52 minutes, ils vont s’affronter sur la peine de mort, l’énergie nucléaire, ou les réductions d’impôt. Un débat d’un grand classicisme, Santos assumant une vision du monde démocrate et Vinick une vision du monde républicaine.

Ainsi sur la question de l’immigration.
Vinick : « Appliquer la loi en premier lieu, c’est ma politique. Je doublerai les effectifs des patrouilles de la police des frontières. »
Santos : « Je ne sais pas comment vous allez financer le doublement des patrouilles avec la réduction d’impôt que vous proposez « 

Un peu plus tard, Santos s’engage à créer un million d’emplois au cours de son mandat.
« Et vous, combien d’emplois allez-vous créer ? » demande Sawyer à Vinick.
Vinick : « Aucun. Ce sont les entrepreneurs qui créent des emplois. Ce sont les entreprises qui créent des emplois. Le Président ne doit pas s’en mêler.
Santos : Lorsque des dirigeants corrompus pillent une entreprise comme Enron, le Président ne doit pas s’en mêler ?
Vinick : Là, il s’agit de fraude, et je les poursuivrai. Mon candidat à la vice-présidence, Ray Sullivan, a poursuivi la criminalité en col blanc, quand il était procureur et mon ministre de la justice sera ferme.
Santos : Lorsque les dirigeants des compagnies aériennes mettent leurs entreprises en faillite pour éviter de payer les retraites des travailleurs qui ont consacré leur vie à ces sociétés, le Président ne doit pas s’en mêler ?
Vinick : Certaines de nos plus anciennes compagnies aériennes ont du mal à répondre à leurs énormes obligations en matiere de retraites face à la concurrence des compagnies aériennes à bas coûts qui sont si jeunes qu’elles n’ont pas encore de retraites à verser. Seul un libéral irréfléchi peut décrire les compagnies aériennes menacées de faillte comme des méchants capitalistes qui ne pensent qu’à gruger leurs travailleurs.
Santos : Je n’ai pas dit cela, Sénateur, ne m’attribuez pas des mots que je n’ai pas prononcés
Vinick : Non, vous n’avez pas dit cela, vous n’êtes pas un libéral irréfléchi. L’êtes vous ?
Santos : Je sais que vous aimez brandir ce mot » libéral « comme s’il s’agissait d’une insulte.
Vinick : Non, je suis désolé. Je n’aurais pas dû utiliser ce mot. Je sais que que chez les démocrates, « libéral » est devenu un gros mot. Comment vous qualifier ? Progressiste ? C’est ça ?
Santos : C’est vrai. Les Républicains fait du mot « liberal » presque une insulte. Ce sont pourtant des libéraux qui ont mis fin à l’esclavage dans ce pays.
Vinick : C’est un président républicain a mis fin à l’esclavage».
Santos : Oui, un libéral républicain, Sénateur. Que sont ils devenus ? Ils ont quitté votre parti. Ce sont des libéraux qui ont donné le droit de vote aux femmes. Ce sont des libéraux qui ont donné le droit de vote aux aux noirs ? Ce sont des libéraux qui ont créé la sécurité sociale et permis à des millions de personnes âgées de sortir de la pauvreté. Ce sont des libéraux qui ont mis fon à la ségrégation. Des libéraux qui ont adopté la loi sur les droits civiques, créé Medicare, adopté le Clean Air Act, la Loi sur l’assainissement de l’eau. Quant aux conservateurs, ils se sont opposés à chacune de ces avancées. Vous me traitez de « libéral », comme si je devais en avoir honte, comme quelque chose de sale, ou quelque chose à fuir. Eh bien, cela ne marchera pas, Sénateur. Parce que j’assume cette étiquette et j’en suis fier.

Les producteurs de West Wing et NBC financèrent même un sondage après le débat présidentiel diffusé en direct sur NBC. Zogby demanda aux téléspectateurs qui l’avait emporté, de Matt Santos ou de d’Arnold Vinick ? Plus intéressant encore : 67% des téléspectateurs de “West Wing” déclarèrent aux sondeurs qu’ils avaient préféré le débat plutôt que le véritable débat entre deux vrais candidats, 77% jugeant les vrais débats présidentiels trop prévisibles.

Canada : Mr. President le 29 septembre sur CBC

Mr. President Monday September 29 at 10 pm ET/PT on CBC Newsworld. Repeats on Sat. October 4 at 10 pm ET/PT.

As we try to understand what it means to be president of the United States, one of the increasingly powerful influences is fiction, in particular the hundreds of hours of TV and movies that have made « stars » of the men and women who work in the Oval Office.

In 2008, the election of the President of the United States will have effects beyond America’s frontiers and will influence future world events in far-away countries. What problems will this new President face? How will he react? And what will he (or she) look like?

As we try to understand what it means to be president, one of the places we turn to for examples is fiction. Hollywood has fictionalized the lives of numerous real presidents and created dozens of imaginary ones (over 60 films in the last 15 years alone). Recently, Mr. (or Madam) President has become an international star thanks to TV series (West Wing, 24, Commander-in-Chief). Combining clips from films and TV series, archives, interviews (historians, journalists, actors, directors, screenwriters, speechwriters and political analysts), and footage from key Presidential locations, this documentary explores the resources and recipes behind this « presidential factory » and examines various interconnections between political life and « presidential fiction. »

Mr. President was produced by Serge Lalou and Mark Edwards in coproduction with Les Films d’Ici – ARTE France.

Faut il avoir été militaire pour être Commander in Chief ?

Brave New PAC – un comité d’action politique affilié à Brave New Films – diffuse une vidéo qui met en doute les capacités de John McCain à exercer les foctions de Commander in Chief. Phillip Butler, ancien prisonnier de guerre Guerre au Vietnam, a connu John McCain à cette époque. « Il était connu comme un gars très instable. John McCain n’est pas quelqu’un que j’aimerais voir trop prés du bouton nucléaire ».

John McCain a fait de son passé militaire un ressort essentiel de sa campagne. Sur un triple registre.

  • Son comportement comme « Prisoner of war » (POW) des vietnamiens atteste de son patriotisme. (Voir Mc Cain, War hero)
  • Ayant eu l’expérience du combat, il aura à coeur de ne pas gaspiller des vies américaines. »Seuls un imbécile ou un escroc parlent de la guerre de manière romantique. Alors que je n’avais que cinq ans mon père est parti pour la guerre. Quand mon grand-père est rentré à la maison de la guerre, il est mort le lendemain. J’ai été blessé par balle au Vietnam et j’ai passé cinq ans comme un prisonnier de guerre. « . (Voir McCain marie l’esthétique de Bruckheimer et l’éthique de John Wayne)
  • Surtout, son expérience militaire le qualifie à la fonction suprême de Commander in Chief.
Le général Wesley Clark avait soulevé une controverse en affirmant que le service militaire de John McCain ne le qualifiait pas spécialement pour être commandant en chef. «En fait, je ne pense pas que le fait d’avoir piloté un avion de chasse et d’avoir été touché par des tirs ennemis constitue une qualification pour être président.»

Barack Obama avait pris ses distances avec mes propos de Wesley Clark. «Pour ceux qui, comme John McCain, ont subi des tourments physiques au service de notre pays, aucune autre preuve de ce sacrifice n’est nécessaire. Et laissez-moi ajouter que personne ne devrait jamais déprécier ce service, surtout pas dans le cadre d’une campagne politique, et cela vaut pour les supporteurs des deux partis.» (Obama avait également critiqué MoveOn.org pour sa campagne Betray Us.

Romantisme parlementaire

Alors que l’Assemblée commence l’examen de la réforme du travail législatif, qui prévoit une limitation de la durée des débats et du droit d’amendements, l’UMP raille l’obstruction parlementaire dans un clip video. Sous le titre « quand opposition rime avec obstruction », le clip de l’UMP montre Marcel Rogemont entretenant ses collègues sur la cuisson du homard. Habilement, il met  aussi en scène la droite durant les débats sur la loi de l’enseignement supérieur (1984) ou encore le Pacs (1998).

Le Parti socialiste a répliqué quelques heures plus tard avec sa propre vidéo (disponible ici en trois volets), très démonstrative autour d’une idée-force : sans le droit d’amendement nombre de textes de loi, à commencer par le CPE,  serait passé sans que les Français en soient informés.

Je n’ai pas un  point de vue tranché sur cette réforme. Le « filibustering » présente deux visages.

Le premier  est quasiment technique :  le traitement de texte permet désormais de générer des milliers d’amendements. Le PS  a déposé 4.400 amendements sur le travail dominical, pour protéger des professions improbables comme les accouveurs (personne permettant de faire incuber et éclore des œufs dans des couveuses artificielles), les boisseliers (artisan qui fait des ustensiles de ménage en bois) ou les calfats (ouvrier qui améliore l’étanchéité des bateaux).

Le second est romantique : c’est le parlementaire qui, armé de son seul courage, fait face à une majorité hostile.

Dans le film de Franck Capra Mr. Smith au Sénat (1939), le pur et naïf Jefferson Smith (James Stewart), nommé pour remplacer un sénateur décédé, se bat contre la corruption et le cynisme de Washington. Il prend la parole au Sénat et ne la lâche plus,  jusqu’à s’effondrer, épuisé.

En 1957, Strom Thurmond  avait obstrué le Civil Rights Act en parlant pendant 24 heures et 18 minutes sans s’asseoir ni même boire un verre d’eau. Christine Boutin avait occupé en 1998 la tribune pendant 5H25 pour dénoncer le PACS…

Ces actes d’héroisme parlementaire ont naturellement inspiré les scénaristes de West Wing. Dans l’épisode 17 de la saison 2 c’est un vieux sénateur démocrate,  Howard Stackhouse, qui entreprend, tout seul et contre toute attente, de  bloquer l’adoption d’un texte budgétaire.  Stackhouse  lit des recettes de cuisine, des pages de Dickens, les règles de divers jeux de cartes.  Ses collègues doivent retarder leur départ en week-end. Les conseillers de Bartlet finissent par comprendre que le Sénateur du Minnesota a un petit-enfant autiste et qu’il proteste ainsi contre le refus de la Maison Blanche d’accorder des crédits pour la recherche médicale sur l’autisme.  A l’instigation de Bartlet, des sénateurs démocrates posent à Stackhouse des questions pour lui permettre de se reposer et de s’assoir …Les crédits de recherche  seront finalement attribués, permettant au vieil homme de suspendre son marathon.

West Wing Saison 8/Obama à Sorkin : "J’ai bien intention de vous emprunter pas mal de vos dialogues"

Aaron Sorkin, le créateur de West Wing/A la Maison Blanche, prépare un film sur la naissance de Facebook. Dans une interview à GQ, il commente la campagne, au lendemain de la Convention Démocrate à Denver.

« La première fois que j’ai rencontré Barack Obama – je devrais dire la seule fois – c’était il y un an à l’occasion d’une collecte de fonds. Il m’a flatté en disant:  » J’ai bien intention de voler pas mal de vos dialogues. Inutile de dire que je suis un grand amateur d’art oratoire. Cela nous a pas mal manqué. »

Commander in Chief (lexique)


Les fictions présidentielles au cours des quinze dernières années (et singulièrement depuis le 11 septembre) accordent une place prééminente aux prérogatives internationales et militaires du Président des Etats-Unis. Elles mettent en scène et théâtralisent le Président dans son rôle constitutionnel de « Commander in Chief ». L
es bases de dramaturgie du Président comme Commander in Chief ont sans doute été jetées par deux films produits sous la Présidence Kennedy : « Fail-Safe » et « Dr. Strangelove ». Ces deux films placent le Président au coeur d’une crise nucléaire.

Films et séries télévisées accompagnent ainsi (et amplifient) une mutation du systéme politique américain : à travers la Guerre froide, la concentration du pouvoir nucléaire entre les mains d’un seul homme, la gestion des crises de l’après Guerre froide, puis la « guerre contre le terrrisme », le centre du pouvoir s’est déplacé vers la Maison-Blanche.

Un conflit armé en Asie centrale, un attentat terroriste au Moyen-orient, des américains blessés ou kidnappés quelque part dans le monde, une opération de paix qui tourne mal : tout remonte vers le Commandant en chef des armées. « There is a situation, Mister President ». Les réunions du Conseil National de Sécurité dans la Situation Room sont un passage obligé de toute fiction présidentielle.

Une des séries TV présidentielles a d’ailleurs pour titre «Commander in chief ». On y voit une femme, la Vice-présidente, accéder à la fonction suprême, suite au décès du Président.

Presidentialité/Presidentiality (lexique)

  • Ensemble de qualités requises pour exercer la fonction présidentielle : autorité, expérience, esprit de décision, caractére, hauteur de vue…. Renvoie aussi à une maniére d’être : « Acting Presidential »
  • Notion floue, et probablement évolutive : les qualités attendues d’un Président ne sont probablement pas les mêmes avant et après Franklin Roosevelt, Kennedy ou Reagan.
  • Si la Constitution attribue au President des Etats Unis le titre et l’autorité de «Commandant en chef des forces armées » (Commander in Chief), cette dimension militaire et internationale de la « présidentialité » a pris une importance croissante avec la Seconde Guerre mondiale, puis avec la Guerre froide.
  • A distinguer peut être de la « présidentiabilité » qui désignerait les conditions et qualités à réunir pour concourir à l’election présidentielle. Présidentialité et Présidentiabilité n’en restent pas assez proches assez proches : un présidentiable doit manifester une certaine présidentialité.
  • La présidentialité est classiquement opposée à l’électabilité : il ne suffit pas d’être présidential pour être « électable ». Et inversement. On oppose tout aussi classiquement présidentialité et popularité.

Une des interrogations qui parcourt ce blog est l’influence des fictions hollywoodiennes sur le contenu et les contours de la « Présidentiality ». En proposant de nouveaux modèles ou figures (Président noir ou latino, Présidente), en renouvelant l’imaginaire présidentiel, les séries TV et les films présidentiels contribuent probablement à remanier et rédéfinir les composantes de la présidentialité .

A noter que la notion de présidentialité est entrée en France dans le langage courant en 2007. Interrogé sur les causes de l’échec de Ségolene Royal en 2007, Laurent Fabius mentionnait, dans une interview au Monde le 27 juin 2007, un « triple déficit est apparu : présidentialité, crédibilité, collégialité. ».
En mars 2008, après une brutale chute de popularité, Nicolas Sarkozy aurait entrepris de « restaurer sa présidentialité ».

Castings présidentiels et carrières politiques de celluloïd

Franklin Roosevelt a dit, un jour, à Orson Welles : « il y a deux grands comédiens dans ce pays aujourd’hui : vous êtes l’autre ».
Norman Mailer, décrivant l’arrivée de John Kennedy à la Convention démocrate en 1960 (il est encore candidat à la candidature) compare celle-ci à une scène de cinéma :
« it was the scene where the hero, the matinee idol, the movie star comes to the palace to claim the princess ». Et Mailer de conclure :« la politique américaine allait devenir le film préféré des Américains».
Une prédiction lumineuse, qui se confirma avec Ronald Reagan. L’ex-responsable syndical des acteurs d’Hollywood ne faisait pas mystère des liens évidents entre la politique et l’art de la comédie. Il reconnaissait volontiers qu’il continuait à « jouer un rôle » dans ses fonctions à la Maison Blanche. « Il y a des moments où je me demandais comment il était possible de faire son travail de président sans avoir été acteur auparavant. » Ronald Reagan rappelait ainsi une donnée majeure de la vie politique : l’utilisation des techniques du show-business dans la conduite d’une campagne et d’un débat électoral.
Evan Cornog va plus loin : il compare l’élection présidentielle à une séance de casting (
« A casting session on a national scale« ) qui permet au public de jauger les capacités des candidats pour jouer le rôle du Président.

Comment les producteurs et les metteurs en scène choisissent ils les acteurs pour incarner le Président dans les fictions présidentielles ?

1. Il arrive que les studios fassent appel à des « stars », ces figures qu’Edgar Morin qualifiait d’olympiennes, parce que vivant , comme les Présidents (et les Rois) « au-dessus du commun des mortels ». Mais cela reste l’exception.

  • Sidney Lumet fit appel en 1964 à Henry Fonda pour incarner un Président directement inspiré de John Kennedy dans Point limite (Fail-Safe). Une partie du public avait encore en tête son interprétation du jeune Abraham Lincoln dans « Vers sa destinée » de John Ford. Henry Fonda nouait ainsi, dans l’esprit du public, les images de Kennedy et celle du Président Lincoln. Le public avait aussi en tête l’intègre et irréprochable Robert Leffingwell dans Advise and Consent en 1962 : désigné par le Président pour devenir secrétaire d’Etat, il doit faire face aux réticences (aux relents maccarthystes) de puissants sénateurs. En 1964, dans The Best Man (Que le meilleur l’emporte),Henry Fonda avait incarné un candidat à la Présidence qui refusait d’utiliser de sales méthodes pour écarter son concurrent. Henry Fonda réendossera l’habit présidentiel une derniére fois , en 1979, dans Meteor.
  • En dépit se sa ressemblance avec Abraham Lincoln, les studios ne firent appel à Gregory Peck qu’une seule fois, en 1985, pour la minisérie TV The Blue and the Gray.
  • Si les studios firent appel à Harrison Ford pour jouer le Président Ryan dans Air Force One, leur choix était partiellement guidé par une contrainte de cohérence puisqu’Harrison Ford avait déja incarné Jack Ryan dans Patriot Games (en 1992) et dans Clear and Present Danger en 1994. Rob Reiner fera appel en Michael Douglas pour le Président Shepherd en 1995 dans The American President.


2. S’il n’est pas inutile d’être une star pour incarner le Président, c’est loin d’être une condition préalable.

En fait, il semble que s’est constituée, au fil des années 80 et 90 une petite cohorte d’acteurs, qui de film en film, de rôle en rôle (conseiller du Président, Secrétaire à la Defense, Conseiller pour la sécurité nationale, Chief of Staff) circulent dans les allées du pouvoir et les couloirs de la Maison Blanche.

Aprés avoir incarné dans de nombreux films des personnages exerçant des fonctions d’autorité (juge, procureur, officier, directeur d’une agence civile) ou de membre du Congrès, ils gravissent un à un les échelons d’une carrière politique qui les conduit, in fine, à la Présidence (souvent, aprés un étape à la Vice-Présidence).

  • Donald Moffat après avoir incarné Lyndon B. Johnson dans « The Right Stuff » incarne le Président Bennett dans « Clear and Present Danger ».
  • Edward Hermann incarne Franklin D. Roosevelt dans « Eleanor and Franklin » avant d’être le Président Arthur Fellwick dans « Atomic Train »
  • James Cromwell a joué le Président Robert Fowler dans The Sum of All Fears en 2002 et l’ex-Président Newman dans The West Wing, George Bush Père dans W d’Oliver Stone (tournage en cours).
  • Gene Hackman joue le conseiller politique d’un candidat dans Les Coulisses du pouvoir (Power) en 1986, le Secrétaire à la Défense dans Sens unique (No Way Out) en 1987, le commandant d’un sous-marin dans USS Alabama (Crimson Tide) en 1995, le Président Président Allen Richmond dans « Absolute Power » (les Pleins pouvoirs) en 1996, un Amiral dans Behind the enemy lines en 2001, l’ex-Président Monroe Cole dans Welcome to Mooseport en 2004.
  • Alan Alda incarne le Président dans l’étonnant « Canadian Bacon » de Michael Moore en 1995, puis le candidat républicain Arnold Vinick dans « West Wing », en 2006.
  • Martin Sheen a successivement interprété Robert Kennedy en 1974 (The Missiles of October), John Kennedy en 1983 (Kennedy), le Chief of Staff du Président Shepherd en 1995 (Le Président et Miss Wade), avant d’incarner le Président Jed Bartlett dans West Wing.
  • Richard Dreyfuss avait (brillamment) incarné le Sénateur Bob Rumson dans The American President (Le Président et Miss Wade), Alexandre Haig, le Chief of staff de Ronald Reagan dans le téléfilm The Day Reagan Was Shot, puis le Président dans l’impressionnant remake de Fail Safe (Point limite) de Stephen Frears en 2000. Il avait joué le Président d’une République bananiére dans Moon Over Parador en 1988. En 2008, il joue le rôle Dick Cheney dans W d’Oliver Stone.

 

Oliver Stone fait appel à Richard Dreyfuss pour incarner Dick Cheney

Le tournage a démarré le 12 mai. La sortie est prévue pour Octobre 2008.

C’est Richard Dreyfuss qui joue le rôle Dick Cheney dans « W » , le film d’Oliver Stone sur George Bush Jr, déja commenté ici
James Cromwell (qui avait joué le President Robert Fowler dans The Sum of All Fears en 2002 et l’ex- President Newman dans The West Wing) a été retenu pour jouer George Bush Père.

Richard Dreyfuss avait déjà (brillamment) incarné le Sénateur Bob Rumson dans « The American President (Le Président et Miss Wade), Alexandre Haig, le Chief of staff de Ronald Reagan dans le téléfilm The Day Reagan Was Shot, puis le Président des Etats-Unis dans l’impressionnant remake de Fail Safe (Point limite) de Stephen Frears en 2000. Il avait joué le Président d’une République bananiére dans Moon Over Parador en 1988.

Richard Dreyfuss et James Cromwell rejoignent ainsi la petite cohorte d’acteurs, qui de film en film, et de rôle en rôle (conseiller du Président ou membre du Cabinet, Procureur, Chief of Staff, sénateur, vice-président) circulent dans les allées du pouvoir (Congrés, Maison Blanche, Pentagone ou agences civiles) et gravissent un à un les échelons d’une carriére politique qui les conduit, in fine, à la Présidence.

"Recount" sur HBO ravive les inquiétudes sur un systéme électoral "dysfonctionnel"

« Chaque voix compte ! » C’est le cri de rage, désespéré et furieux, de Ron Klain, le responsable de la campagne d’Al Gore qui ne veut pas accepter la réalité de la défaite de son candidat dans la présidentielle 2000, après que la Cour suprême a interdit le recompte des bulletins en Floride.

Le 25 mai au soir, un million d’Américains ont suivi avec fascination, sur la chaîne câblée HBO, Recount , un docudrama reconstituant de manière poignante la bataille de Floride qui a permis à George W. Bush de voler l’élection de 2000. Al Gore avait recueilli 500.000 voix de plus dans le vote populaire. Il aurait très probablement remporté la Floride si la Cour suprême n’avait pas interrompu le recompte des voix. Servi par une pléiade d’acteurs tels que Kevin Spacey, John Hurt et Denis Leary, lefilm made in HBO va mélanger des images d’archives et des dialogues réels avec de la fiction, et examinera le déroulement de l’élection jusqu’à la décision de la Cour Suprême, dans la bataille entre George W. Bush et Al Gore à la présidence des Etats-Unis.
Hollywood aura attendu huit ans pour revenir sur cet épisode sombre de l’Histoire américaine : une succession de « dysfonctionnements » convergents qui s’apparentent à un « coup d’état légal ».
Harvey Wasserman suggère à HBO, dans le Huffington Post, de s’attaquer à l’épisode 2 : l’élection de 2004, marquée elle aussi par une accumulation d’irrégularités manifestes, notamment dans plusieurs des états les plus disputés. L’élection controversée de 2004 a fait l’objet d’un excellent documentaire de David Earnhardt: Uncounted: The New Math of American Elections.

Harvey Wasserman espére qu’il ne sera pas nécessaire de produire un épisode 3, si de telles irrégularités devaient se reproduire en 2008.
La perspective d’une fraude électorale en 2008 (comme celle de l’assassinat d’Obama) est présente dans les esprits.Au coeur des inquiétudes, les procédures d’inscription sur les listes électorales, mais aussi les machines à voter. L’utilisation de ces dernières lors des primaires danhttp://www.blogger.com/img/gl.link.gifs le New Hampshire,en janvier 2008, avait suscité une controverse.