Selon une enquête aupres de 3.000 élèves britanniques, pres d’un quart d’entre eux pensent que Churchill est un personnage de fiction.
Churchill avait écrit que « l’histoire est écrite par les vainqueurs ». . Possible. Il n’en reste pas moins que c’est l’existence réelle de l’inflexible Premier Ministre au cigare et au V comme Victoire, qui est mise en doute par certains de ses compatriotes : pas celle d’Hitler.
Une proportion équivalente d’américains penseraient que FDR et Lincoln n’auraient pas existé.
McCain ne rate pas une occasion de se référer à Reagan, mais aussi de plus en plus souvent à Churchill. Images d’archive à l’appui. Comme dans cette vidéo : Man In the Arena
La campagne en Pennsylvanie se joue aussi à coup de spots télévisés.
Alors que McCain use et abuse des images d’archives dans lequel on le voit sur son lit d’hopital, aprés sa libéation des camps vietnamens, Obama et Clinton exploite le gisement des albums de famille et films amateur en 8 ou 16 mm…
La campagne Clinton diffusé un spot télévise de 30 secondes entièrement consacré aux racines familiales d’Hillary Clinton en Pennsylvanie.
Baptisé « Scranton », le nom d’une petite ville du nord-est de l’Etat et diffusé uniquement dans cette région, ce clip montre des images en noir et blanc de Hillary Clinton, enfant aux boucles blondes et souriante, portant socquettes et robe blanche, en 1950, gambadant dans les rues de cette ancienne cité minière ou dans les bras de son père. « C’est moi à Scranton où mon père a grandi et où mon grand-père a travaillé dans une fabrique de dentelles » commente Hillary en voix off, tandis que défilent les images d’une enfance heureuse. Ces scénes de vie de famille avaient été filmées par l’ex-directeur de l’école de Scranton.
M. Obama diffuse un spot intitulé « Mother » où il évoque la figure de sa mère (album de famille à l’appui) décédée d’un cancer à l’âge de 53 ans en 1995. Dans les derniers mois, « elle se préoccupait plus de ses factures médicales que de se soigner », explique Barack Obama. « Pour réformer le systéme de santé, il faut réformer Washington ».
Je sais. Cet examen des téléscopages entre fictions hollywoodiennes et réalité politique (la campagne présidentielle de 2008) est incomplet. Je n’ai pas abordé de front la question des influences et des échanges qui s’opérent entre West Wing/Saisons 6 & 7 et la campagne. J’y viens.
J’ai commencé ce blog il y a une semaine. J’ai commencé par recenser un certain nombre de ces téléscopages. En les rétro-datant afin que la chronologie des billets restitue le déroulement de la campagne.
J’aborderai le cas « West Wing » dans mes prochains billets : les parallélismes Obama-Santos et McCain-Vinick, la primaire démocrate qui tarde à dégager un vainqueur etc …
En attendant, vous pouvez déja jeter un oeil sur cette vidéo.
J’évoquerai les films et séries TV qui mettent en scéne des Présidents noirs ou des Présidentes pour m’interroger sur l’influence que ces fictions peuvent avoir sur « l’imaginaire présidentiel » : dans quelle mesure ces fictions ont elles contribué à remanier la « présidentialité ».
N’hésitez pas à me signaler des erreurs ou des oublis. Et à me suggérer des pistes.
Le Président réveillé en pleine nuit pour réagir dans l’instant à une crise («Il est trois heures du matin et vos enfants dorment en toute sécurité. Un téléphone sonne à la Maison-Blanche. Il s’est passé quelque chose dans le monde. Qui voulez-vous au bout du fil?»). C’était le thème central du spot télévisé qu’avait conçu l’équipe de Hilary Clinton.
Le Washington Post revient sur le «Test du Commander in chief » que Clinton et McCain tentent d’imposer comme l’enjeu central de la campagne.
Le spot de campagne de Hillary Rodham Clinton suggère que les Présidents reçoivent souvent des appels téléphoniques à 3 heures du matin. Et prennent, en pleine nuit, des décisions dans l’urgence. «Il est vrai que Ronald Reagan a été réveillé dans la nuit pour ce qui s’est avéré être la destruction accidentelle d’un avion civil iranien. George H.W. Bush a été alerté après qu’il se soit couché d’un coup d’état apparent contre Gorbachev. Bill Clinton a été réveillé en pleine nut pour apprendre que les négociations pour la libération d’Elian Gonzalez (le garçon cubain dont les proches souhaitaient empêcher le renvoi à Cuba) avaient échoué. Mais dans aucun de ces cas, les présidents étaient tenus de prendre des décisions importantes ». Le journaliste du Post a interrogé un grand nombre d’ex-conseillers de la Maison Blanche. Selon eux, ces appels nocturnes ont principalement pour objet de tenir le Président informé de situations critiques, tout particulièrement celles qui causeraient un probléme si le public apprenait que le Président avait continué de dormir pendant que ces crises se développaient.
« Dans mon expérience, je ne me souviens pas d’une décision qui aurait dû être prise dans l’instant et en pleine nuit, admet Henry A. Kissinger. Je pense d’ailleurs qu’on devrait réduire le nombre de décisions à prendre dans l’instant». Il se souvient avoir réveillé Nixon lors du retour difficile d’Apollo 13.
Le scénario décrit dans le spot de Clinton n’est pas inconcevable, mais il passe à côté de l’essentiel : la prise de décision présidentielle a besoin de temps.
L’article du Post passe en revue une série de crises, avec des ex-conseillers et des historiens. Ainsi, lors de la crise des missiles de Cuba, le Conseiller national de sécurité a attendu le matin pour informer Kennedy que la CIA disposait de photos aériennes. (« Le Président etait fatigué après un vol asez long. J’avais conclu qu’une soirée détendue et une bonne nuit permettraient au Président de gérer plus efficacement ce qui s’averait être une crise majeure« ). Kennedy prit d’ailleurs une semaine avec ses conseillers pour mettre en forme sa réponse. (Soulignons, au passage que le film Thirteen days restitue assez bien le déploiement dans la dirée de cette crise).
Kenneth Duberstein, le dernier Secrétaire Général de Ronald Reagan, s’était fabriqué une doctrine en la matiére : « C’était une formule très simple. Si cela risque d’affecter la vie de citoyens americains, on réveille le Président. A trois heure du matin, sauf holocauste nucléaire, on prend pas de décision. Ce que vous devez faire alors, c’est préparer la réponse ».
Ces témoignages, selon Casey Miner dans Mother Jones, tranchent ainsi avec l’idée, ressassée depuis huit ans, selon laquelle il faut agit «vite» et de « manière décisive » contre des menaces qui fusent dans tous les sens. « A tel point que les gens, et peut être même les candidats finissent par voir le job de Président ressembler à celui d’un chirurgien dans la série TV Urgences ».
Sous cet angle, une série comme West Wing (son producteur John Wells a aussi été celui d’Urgences) s’avère plus réaliste que le spot du téléphone rouge. Si le Président Bartlet est régulièrement interrompu pour rejoindre la Situation Room, la plupart des crises se nouent en plusieurs étapes. Au minimum deux: le Président Bartlet consulte ses conseillers et les militaires sur la nature de la crise, les risques, le temps dont il dispose, demande qu’on lui présente des options. Il quitte la Situation Room plus ou moins longtemps, y revenir plus tard et donner le feu vert, après avoir examiné les diverses options.
La réalité, ajoute Casey Miner, c’est que « si le président doit être au courant et réagir a des centaines de problèmes de toutes sortes, la plupart des décisions qu’il doit prendre sont mûrement préparées et programmées, avec l’appui d’un personnel considérable. En d’autres termes, si on attend du le président qu’il fasse preuve d’autorité dans une situation de crise, et qu’il imprime une orientation, il (ou elle) n’a pas a le faire à chaque instant. Ni seul ».
La chaîne HBO diffusait le 9 mars l’ultime épisode de la dernière saison de The Wire, l’une des meilleures séries de la télévision américaine : un tableau sans fard des bas-quartiers de Baltimore.
Obama avait reconnu qu’il était un fan de cette série. Dans une interview au Las Vegas Sun, Barack Obama ajoute qu’Omar Little est son personnage favori. « Je n’adhère pas à ses vues. Ce n’est pas le genre de personnes que je préfère .. mais le personnage est fascinant. Il est homosexuel, c’est un gangster qui vole les les trafiquants de drogue. C’est le personnage le plus dur de la série… C’est un personnage fascinant ».
The Mother Jones se demande pourquoi Omar Little fascine tant le candidat démocrate ? Son ambiguité morale ?
Pour ceux qui ne connaissent pas la série, Omar Little est, selon Courrier International, « une sorte de Robin des bois interlope. Long manteau flottant au vent, canon au poing, ce cow-boy black and gay rançonne en sifflotant les dealers de Baltimore. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Omar finit par recevoir la mort qu’il mérite : il est abattu d’une balle en pleine tête. Et The Wire ne connaîtra pas de sixième saison.Le prestigieux New Yorker, dans un long et passionnant article, a tenté de comprendre pourquoi The Wire, applaudie par la critique, passait pour un ovni dans le paysage télévisuel américain. Elle n’a, de fait, jamais obtenu le moindre Emmy. Son ambition de montrer « l’incapacité d’une des nations les plus puissantes au monde à trouver une solution aux problèmes de ses centres urbains » en a dérouté plus d’un, résume Robert Bianco dans USA Today. L’intrigue ne se noue ni ne se résoud en cinquantes minutes chrono. Elle s’ébauche, se prolonge et se ramifie d’épisode en épisode, de saison en saison, sans jamais offrir ces conclusions nettes et manichéennes qu’affectionnent les fictions américaines. Selon la formule de Teresa Wiltz dans The Washington Post, « l’existence du Crime ne signifie pas qu’il y aura Châtiment. »
La campagne de John McCain a diffusé hier un nouvelle vidéo : «Sacrifice». Elle inscrit McCain dans cette lignée d’Américains qui ont répondu à l’appel de la nation. Un montage se scénes de guerre, d’avions qui décollent d’un porte-avions (McCain était pilote dans la Navy), entrecoupé d’images du drapeau américain. Bref, un concentré de l’esthétique Bruckheimer…
En voix off, une étrange et sombre méditation sur la guerre, la fraternité qui relie les soldats, la vanité et la grandeur, le sacrifice et la gloire, le dépassement de soi. Dans le chaos, la destruction et le choc de la guerre, le sens du devoir et la discipline militaire permettent aux soldats de supporter et surmonter les épreuves. Leur devoir et fidélité appartiennent à leur pays. Ils trouvent consolation dans la foi en Dieu. C’est à travers la fraternité des armes qu’ils commencent à comprendre qu’aimer son pays, c’est aimer ses compatriotes, c’est en servant l’idéal national qu’a débuté leur transformation personnelle.
Cette vidéo se conclut sur un auto-portrait de McCain : » La gloire, c’est rester fidèle à quelque chose plus grand que vous-même, à la cause, à vos principes, aux personnes sur qui vous comptez, et sur qui vous pouvez compter. Aucun malheur, aucune blessure, aucune humiliation ne peut la détruire ».
Etrange vidéo, tout de même, qui exalte des valeurs martiales de dépassement et de sacrifice au service de la patrie, tout en reconnaissant que ce qui fait tenir les combattants face aux horreurs de la guerre, c’est la fraternité face à la menace de mort. Un thème omniprésent dans les films de combat qui, de « Objective Burma » à Bands of Brothers, en passant par « Il faut sauver le soldat Ryan », racontent la guerre à travers un petit groupe de combattants, un « platoon » emblématique à lui tout seul de toute la nation américaine (un Wasp, un polonais, un italien, un noir). C’est la solidarité face à l’ennemi qui relie entre eux les membres du « platoon ». « It’s about the man next to you »), comme le dit l’un des personnages de la Chute du Faucon noir.
Le script : In the chaos, destruction and shock of war, soldiers are bound by duty and military discipline to endure and overcome. Their duty and loyalty belong to their country. They find solace in their faith in God. But their strongest loyalty, the bond that cannot break, is to the cause that is theirs alone — each other. It is through loyalty to comrades in arms that they begin to understand that to love one’s country is to love one’s countrymen, and to serve the national ideal that commenced their personal transformation. When war is over, they might have the largest but not exclusive claim on the success of their nation’s cause and seldom share in the blame for its failure. But their claim is shorn of all romance, all nostalgia for the suffering with which it was won. From that crucible they have but one prize, one honor: that they had withstood the savagery and losses of war and were found worthy by the men who stood with them. This is the truth of war, of honor and courage.
Before John McCain went to war its meaning was obscure to him, hidden in the spare language of men who had gone to war before him and been changed forever by the experience. The Naval Academy, with its inanimate and living memorials to fidelity and valor, tried to teach him this truth. But he had interpreted the lesson, as he had interpreted his father’s example, within the limits of his vanity. He thought glory was the object of war, and all glory was self-glory. No more. For he learned the truth: there are greater pursuits than self-seeking. Glory is not a conceit. It is not a decoration for valor. It is not a prize for being the strongest, the most clever, or the boldest. Glory belongs to the act of being constant to something greater than yourself, to the cause, to your principles, to the people on whom you rely, and who rely on you in return. No misfortune, no injury, no humiliation can destroy it.
Pendant que les démocrates poursuivent leur guerre fratricide, les Républicains s’attachent à sculpter l’image héroïque de McCain : expérimenté, courageux et patriote. McCain n’est pas homme à se rendre, ni à capituler : « we never surrender ».
Comme Ronald Reagan, qui reçut une balle qui faillit lui être fatale en 1981, il évoque un John Wayne insubmersible venant de l’ouest sauvage (il devient sénateur de l’Arizona en 1982) et refusant les conventions, comme le souligne Sylvie Laurent dans un remarquable portrait de McCain publié dans la Vie des Idées.
Cette premiére publicité à l’échelle du pays a pour titre « 624787 » : le numéro de matricule du soldat McCain. La vidéo s’ouvre sur un discours de campagne martial et se termine avec des images d’archives de McCain sur un lit d’hopital, aprés sa libération des camps de prisonniers vietnamiens. Interrogé, il décline son rang et son matricule : « lieutenant commander in the Navy, « 624787.« .
Cette vidéo mobilise les codes des bandes annonces hollywoodiennes, mêlant discours, couverture de Time (« A real hero ») et images d’archives de l’ancien prisonnier de guerre du Vietcong.
La campagne McCain avait largement mobilisé le registre du « war hero » durant la primaire face à Romney et Huckabey.
D’après la société de généalogie de Nouvelle-Angleterre (NEHGC), Barack Obama serait un un lointain cousin de Brad Pitt. Obama serait lié à six présidents américains : George Bush, George Bush père, Gerald Ford, Lyndon Johnson, Harry Truman et James Madison.
Hillary Clinton peut se prévaloir de liens de parenté avec Angelina Jolie, Madonna, Céline Dion, Alanis Morissette et Jack Kerouak.
John McCain ,est pour sa part cousin au sixième degré de Laura Bush.
Barack Obama a prononcé le 18 mars à Philadelphie un discours-clé sur la question raciale aux Etats-Unis. Prenant ses distances avec les sermons de Wright, il a saisi l’occasion de cette controverse (la plus grave depuis son entrée en lice) pour aborder, en 37 minutes, sur le fond , la question raciale :
» La race est une question que le pays ne peut pas, à mon avis, se permettre d’ignorer en ce moment. Le fait est que les commentaires qui ont été faits et les questions qui ont émergé au cours des dernières semaines montrent que la question raciale est d’une complexité que nous n’avons jamais assumée : c’est une partie de notre union que nous devons encore parfaire. Si nous évitons la question, si nous nous retirons dans nos coins respectifs, nous ne pourrons jamais nous unir. »
Il a appelé les Américains à « dépasser leurs vieilles blessures raciales ».
Difficile, pour les amateurs de West Wing, de ne pas penser au discours de Matt Santos dans l’église noire, aprés la mort d’un jeune noir, tué par un officier de police latino.
Pour ceux qui ne connaissent pas West Wing, ou qui n’ont pas vu la saison 7, cet épisode intervient à un moment-clé de la campagne de Matt Santos. Matt Santos s’est finalement imposé dans la primaire démocrate: c’est le premier candidat latino à la Présidence. Comme Obama, Santos refuse de se laisser « définir » et enfermer comme un candidat « ethnique ». » I don’t want to be just the brown candidate : I want to be the American Candidate ».
De même qu’on s’interrogea sur les capacités d’Obama à conquérir le vote des latinos pendant les primaires, Santos ne fait pas le plein des voix dans l’électorat noir.
Dans l’épisode Undecideds (140) de la saison 7, son directeur de campagne recommande une démarche spécifique en direction des électeurs noirs: « We need 90% of black voters. We’ve got 81%. 12% of African-Americans are undecided in this race. The black vote’s never had undecideds, but they’re willing to hang back and weigh their options because they don’t hate Vinick and they’re not sure they like the whole idea of Santos. This is not a small problem ».
C’est dans ce contexte qu’intervient le meurtre accidentel d’un jeune noir (qui venait de voler une voiture) par un policier latino. Ses conseillers lui recommandent de rendre visite aux parents du jeune noir : cette visite tourne mal. Une partie de la communauté noire attend de Santos qu’il condamne fermement l’acte du policier latino. Le discours que Santos doit prononcer dans l’église, en présence des parents et des voisins du jeune noir, devient décisif pour le vote noir comme le vote latino.
Santos écarte le texte préparé par ses conseillers et improvise un discours dans lequel il commence par exprimer sa colère (que faisait ce garçon dans une voiture volée ? Ce policier avait il vraiment besoin de tirer ?)
« You know, I find myself on days like this casting around for someone to blame. I blame the kid, he stole a car. I blame the parents, why couldn’t they teach him better. I blame the cop, did he need to fire. I blame every one I can think of and I am filled with rage.
Avant d’en appeler à la compassion.
« And then I try and find compassion. Compassion for the people I blame, compassion for the people I do not understand, compassion. It doesn’t always work so well. I remember as a young man listening on the radio to Dr. King in 1968. He asked of us compassion and we responded, not necessarily because we felt it but because he convinced us that if we could find compassion, if we could express compassion, that if we could just pretend compassion it would heal us so much more than vengeance could. And he was right: it did but not enough.
What we’ve learned this week is that more compassion is required of us and an even greater effort is required of us. And we are all, I think everyone of us, are tired. We’re tired of understanding, we’re tired of waiting, we’re tired of trying to figure out why our children are not safe and why our efforts to try to make them safe seem to fail. We’re tired. But we must know that we have made some progress and blame will only destroy it. Blame will breed more violence and we have had enough of that.
Blame will not rid our streets of crime and drugs and fear and we have had enough of that. Blame will not strengthen our schools or our families or our workforce. Blame will rob us of those things and we have had enough of that. And so I ask you today to dig down deep with me and find that compassion in your hearts because it will keep us on the road. And we will walk together and work together. And slowly, slowly, too slowly, things will get better. «