Ashli Babbitt est cette fervente partisane de Trump qui a trouvé la mort lors de l’assaut du Capitole.
Les images d’Ashli Babbitt, mise en joue par un policier du Capitole, à travers une vitre brisée, alors qu’elle escalade un amas de chaises pour forcer le passage, puis s’effondrant, ont fait le tour du monde.
Deux récits s’opposent au sein de la trumposphère quant au sens qu’il faut donner à cet épisode : exécution ou opération sous faux drapeau.
35 ans, ancienne militaire (elle avait servi 14 ans dans l’armée de l’air, déployée en Irak, en Afghanistan, Koweït et au Qatar) a été immédiatement érigée en martyre de la cause trumpienne. « Désarmée, elle a été exécutée froidement ».
Problème : admettre qu’une ardente trumpiste qui affichait son publiquement son adhésion aux thèses de Qanon ne cadre pas avec le récit officiel des fidèles de Trump (et des Qanon) selon lequel l’assaut sur le capitole est le fait d’antifas, opérant sous « faux drapeau ».
Très vite, une aile de la trumposphere propose un récit alternatif : Ashli Babbitt n’est pas morte. A l’appui de cette démonstration, une vidéo et des effets de ralentis qui visent à démontrer que le policier ne tire pas dans la bonne direction.
Le repérage d’une série de détails troublants et d’anomalies (un mille-feuille argumentatif) vient à l’appui de cette thèse. Une thèse très vite relayée par Lin Wood, l’avocat jusqu’auboutiste de Trump et par Qanon Official.
Ce schéma interprétatif, s’il cadre avec la théorie d’une prise du Capitole par des antifas déguisés soulève à son tour une question : si elle n’était pas là pour contester le vol de l’élection, que faisait Ashli Babbitt à l’Intérieur du Capitole ?
Pas facile de faire passer Ashli, ancienne combattante de l’armée de l’air, pour une Antifa déguisée.
Reste une carte narrative a jouer : Ashli était en mission spéciale pour Trump. Avec d’autres agents des forces speciales, elle a pénétré dans le Capitole pour fouiller des disque durs des parlementaires democrates. Si elle était en mission, elle était forcément protégée et sa mort ne peut être alors qu’une mise en scene. Logique.
Ce second schéma interprétatif implique d’admettre que deux operations « sous faux drapeau » se sont croisées ce jour là : celle des antifas grimés en trumpistes et celle des agents de trump, eux aussi déguisés, mais pour recuperer des dossiers compromettants. Un récit probablement trop complexe pour s’imposer.
« Il y avait donc deux opérations sous faux drapeau qui se croisaient, ce jour-là » conclut en France Medias-Presse.
Sources :
The far-right propaganda machine doesn’t know what to do with Ashli Babbitt
Ashli Babbitt: A Far-Right Martyr of the Insurrection
Far-Right Extremists Memorialize “Martyr” Ashli Babbitt
“Our First Martyr”: How Ashli Babbitt Is Being Turned Into a Far-Right Recruiting Tool