Déchéance de nationalité : la méconnaissance de l’article 23-7 du code civil reste une énigme

Ce projet de constitutionnalisation de la déchéance de nationalité est une faute. Il pourrait s’avérer, de surcroît, désastreux : ses auteurs, en tendant un piège à la droite, ont sous-estimé l’ébranlement qu’il risquait de provoquer à gauche.

Ceci dit, dans le débat qui s’embrase autour de la déchéance de nationalité, il y a une énigme que je ne m’explique pas.

Personne ne semble prêter attention, ni parmi ses partisans, ni parmi ses opposants, au fait que la déchéance de nationalité est déjà possible et qu’elle ne nécessite pas de réforme de la Constitution. Lire la suite

François Hollande, accordez l’asile politique à Edward Snowden

En juillet prochain, le visa d’Edward Snowden arrivera à expiration en Russie. Nul ne sait alors ce qu’il adviendra de lui dans le contexte international tendu qui est celui d’aujourd’hui.

Nous, intellectuels, philosophes, chercheurs, essayistes, journalistes, mais avant tout citoyens engagés, demandons à François Hollande, président de la République, à Manuel Valls, Premier ministre, et à Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, de l’accueillir, sans tarder, sous le statut de réfugié politique en France, pays des droits de l’Homme et de la liberté de la presse. La France, pays des droits de l’Homme et de la liberté de la presse, a une obligation particulière à l’égard d’Edward Snowden car sa constitution prévoit que « tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la république ».Les révélations d’Edward Snowden ont montré que les collectes massives d’informations par la NSA, concernant des citoyens du monde entier, dépassaient le cadre de la lutte nécessaire contre le terrorisme ou contre les autres risques géopolitiques. Lanceur d’alerte, Snowden a permis d’informer le grand public de ces dérives, en plaçant l’intérêt général et l’ éthique au-dessus de la raison d’Etat. Désormais, dans de nombreuses nations démocratiques, un débat est engagé sur la légitimité des écoutes et la nécessité de les encadrer par des dispositions légales et internationales. Avec le développement des nouvelles technologies de communication, cette réflexion est salutaire et urgente.

Pour toutes ces raisons, il est indispensable d’accueillir Edward Snowden dans un véritable Etat de droit, afin qu’il puisse se défendre et participer au débat sur le renforcement des libertés publiques.

Pétition sur le site Change.org

 

Snowden, Prism, Verax : un scénario hollywoodien

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De l’interview accordée à Glenn Greenwald dans une chambre d’hôtel à Hong-Kong à l’épisode de l’interdiction de survol en Europe de l’avion du président bolivien Morales, en passant par l’épisode du faux départ à bord d’un avion de la compagnie russe Aeroflot, l’affaire Snowden, pour dramatique qu’elle soit, commence à prendre la tournure d’une fiction hollywoodienne. Avec des rebondissements désormais quotidiens.

Des vidéastes chinois ont entrepris de reconstituer le premier épisode de cette série. Cette vidéo retrace l’arrivée du consultant de la NSA à Hong-Kong, le 20 mai dernier, la surprise des services secrets américains quand ils apprennent sa présence, les réactions de la police hongkongaise, les hésitations d’un grand quotidien local sur le traitement qu’il convient de réserver a cette affaire.

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Edward Snowden, Aaron Sorkin et Steve Wozniak …

Steve Wozniak vient de prendre résolument la défense d’Edward  Snowden.

« Quand j’étais petit, on nous disait  que la Russie communiste était mauvaise mauvais parce les gens y étaient suivis, surveillés, arrêtes, incarcérés dans des prisons secrètes, parce que les gens y disparaissaient. La Russie était comme çà. Eh bien, nous  nous en rapprochons de plus en plus ».

Ces propos résonnent étrangement avec  ceux de  Solomon Hancock, ce magnifique personnage de la série NewsRoom, directeur adjoint des technologies et systèmes (cryptographie et mathématiques) de la NSA, qui souhaite révéler à la presse l’existence de Global Clarity, un programme secret de surveillance des communications aux Etats-Unis, après avoir alerté, sans succés, des parlementaires.

I fought the Soviets. The way their government made their people live their lives was a very good reason to fight them.  After 9/11,  we started doing the exact same thing.  I didn’t spend my life fighting Communists  to have it come to this.

La série Newsroom a été écrite et produite par Aaron Sorkin.

L’épisode 8 (The Blackout part 1: Tragedy Porn) a été diffusé aux EtatsUnis les 12 août 2012 . L’  action est censée se situer  entre le 27 mai et le 1er juin 2011.

Voir aussi: 

De Global Clarity à Prism : quand Sorkin et Newsroom anticipaient les révélations d’Edward Snowden

Hollywood, les whistleblowers et le soldat Manning

On ne nait pas whistleblower. On le devient

D’Ellsberg au soldat Manning : du whistleblowing analogique au whistleblowing numérique

De Global Clarity à Prism : quand Sorkin et Newsroom anticipaient les révélations d’Edward Snowden

Quand j’ai vu l’interview d’Edward Snowden, j’ai immédiatement pensé à Solomon Hancock, ce magnifique personnage de la série NewsRoom, directeur adjoint des technologies et systèmes (cryptographie et mathématiques) de la NSA, qui souhaite révéler à la presse l’existence de Global Clarity, un programme secret de surveillance des communications aux Etats-Unis, après avoir alerté, sans succés, des parlementaires.

La série Newsroom a été écrite et produite par Aaron Sorkin.

Solomon Hancock (incarné par Stephen Henderson) n’apparait que dans les épisodes  8 (The Blackout part 1: Tragedy Porn) et 10 (The Greater Fool).

Ces épisodes ont  été diffusés aux EtatsUnis les 12 et 26 août 2012 . Leur  action est censée se situer  entre le 27 mai et le 1er juin 2011 pour l’épisode 8,  entre le 1 et 8 août 2011 pour l’épisode 10.

Dans l’épisode 8, Solomon Hancock  donne rendez vous a Charlie Skinner (Sam Waterston)  le directeur de l’information de la chaine Atlantic Cable News (ACN) . Cette rencontre se tient dans une bibliothèque publique.

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Hollywood, les whistleblowers et le soldat Manning

Serpico, Mystère Silkwood, les Hommes du Président, Syndrome chinois, Révélations, Fair game, The Wistleblower….

Hollywood a largement contribué à populariser la figure du «whistleblower », le « lanceur d’alerte », policier, militaire, fonctionnaire ou cadre supérieur qui se dresse contre l’etat ou l’entreprise qui l’emploie, pour dénoncer (et révéler au public) un grave dysfonctionnement ou un scandale.

WB-Hollywood

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De Daniel Ellsberg au soldat Manning : du whistleblowing analogique au whistleblowing numérique

Bradley Manning est cet analyste du renseignement de 23 ans,  accusé d’avoir transmis à WikiLeaks entre novembre 2009 et mai 2010 (outre la vidéo Collateral Murder) des documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan et 260.000 dépêches du département d’Etat. Wikileaks les avait ensuite mis en ligne, déclenchant une tempête dans la diplomatie mondiale. Le soldat Manning encourt la réclusion à vie. Il est soumis à un régime de détention très sévère : son avocat pense que l’armée essaie d’amoindrir sa résistance pour lui arracher des éléments qui permettraient de mettre en cause Julian Assange. Lire la suite

On ne nait pas whistleblower. On le devient

On sous-estime toujours l’influence du cinéma. Et sa capacité à inspirer des comportements vertueux.

Le 9 janvier 1997, Christophe Meili, 28 ans, gardien à l’Union des banques suisses (UBS) à Zurich, faisait, comme à l’habitude, sa ronde à travers les couloirs vides de la banque.

Dans la salle des broyeuses, il découvre un tas de documents destinés au pilon. Le jeune gardien constate qu’il s’agit en fait de documents ultrasensibles, puisque relatifs à la collaboration de l’UBS avec les autorités de l’Allemagne hitlérienne. Christophe Meili met les documents de côté puis les transmet aux organisations juives de Zurich. Christophe Meili fut licencié par l’UBS.

Quand lui demanda pourquoi il avait pris cette décision, il répondit qu’il était encore marqué par La liste de Schindler, le film de Steven Spielberg.