Article publié dans « Peut-on échapper au capitalisme de surveillance ? » (L’economie politique n°94 – 05/2022)
Jamais campagne présidentielle en France n’a autant reposé sur les outils numériques et sur les données que celle qui vient de s’achever. Jamais campagne numérique n’a été aussi scrutée, mesurée, disséquée. Toute une série de baromètres, d’observatoires et de métriques ont été mobilisés pour évaluer la présence ou la puissance numérique des candidats sur les réseaux sociaux et tenter de cerner leur impact sur la décision finale de l’électeur dans l’isoloir.
La conversion des votes en données
Au-delà des réseaux sociaux, c’est tout l’écosystème de la campagne présidentielle qui se numérise et se « data-ifie » : le back office des élections, celui des sondages, désormais réalisés en ligne, et celui des équipes de campagnes, presque toutes équipées en logiciels électoraux. C’est l’un des effets centraux de la transformation numérique que de convertir le monde social en données. Amorcée de longue date, cette mise en données des campagnes présidentielles a atteint un nouveau pic en 2022. Nous proposons ici d’en dresser un rapide état des lieux.
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