La mise en oeuvre de l’écotaxe excédait-elle les capacités technologiques de l’Etat ?

La controverse autour de l’écotaxe et d’Ecomouv met en lumière un tournant symbolique absolument majeur.

L’Etat a fait le choix de confier à un consortium (dans le cadre d’un partenariat public privé) la mise en place de l’infrastructure qui permet de gérer l’écotaxe.

Un PPP pour percevoir l’impôt. Depuis la Révolution, l’impôt ne peut être perçu que par l’État. Lire la suite

Quelques lignes rouges pour le Traité Transatlantique

TTIP2Il faudra suivre de près la manière dont la Commission négociera les dispositions relatives au numérique et à  la propriété intellectuelle dans le Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP).

Sur ces sujets, le track record de la Commission (et en premier lieu, celui du commissaire Karel De Gucht) n’est pas rassurant. Lire la suite

0bama et les développeurs

Le site de la Maison Blanche consacre une page spécifiquement dédiée aux développeurs.

Le Président Obama y fait valoir initiatives qu’il prend ou qu’il a prises  dans le domaine de l’open government et de l’open data. Y affiche l’intérêt qu’il porte a l’open source. Et liste les contributions de son équipe à des projets open source.

obama developers

Il faudra bien régulariser un jour le PRISM à la française

prism français

Pendant qu’on se préoccupait d’encadrer juridiquement la durée de conservation des données de connexion par les opérateurs et les modalités d’accès des services de police à ces données, la DGSE collectait, selon le journal Le Monde, depuis des années systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France, tout comme les flux entre les Français et l’étranger : mails, SMS, relevés d’appels téléphoniques, accès à Facebook ou Twitter… Les stockait et les analysait dans un supercalculateur.

Il faudra bien un jour encadrer juridiquement ce système dont l’un des patrons d’une des agences de renseignement admet le caractère « a-légal ». Lire la suite

Snowden, Prism, Verax : un scénario hollywoodien

bourne 2

De l’interview accordée à Glenn Greenwald dans une chambre d’hôtel à Hong-Kong à l’épisode de l’interdiction de survol en Europe de l’avion du président bolivien Morales, en passant par l’épisode du faux départ à bord d’un avion de la compagnie russe Aeroflot, l’affaire Snowden, pour dramatique qu’elle soit, commence à prendre la tournure d’une fiction hollywoodienne. Avec des rebondissements désormais quotidiens.

Des vidéastes chinois ont entrepris de reconstituer le premier épisode de cette série. Cette vidéo retrace l’arrivée du consultant de la NSA à Hong-Kong, le 20 mai dernier, la surprise des services secrets américains quand ils apprennent sa présence, les réactions de la police hongkongaise, les hésitations d’un grand quotidien local sur le traitement qu’il convient de réserver a cette affaire.

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Edward Snowden, Aaron Sorkin et Steve Wozniak …

Steve Wozniak vient de prendre résolument la défense d’Edward  Snowden.

« Quand j’étais petit, on nous disait  que la Russie communiste était mauvaise mauvais parce les gens y étaient suivis, surveillés, arrêtes, incarcérés dans des prisons secrètes, parce que les gens y disparaissaient. La Russie était comme çà. Eh bien, nous  nous en rapprochons de plus en plus ».

Ces propos résonnent étrangement avec  ceux de  Solomon Hancock, ce magnifique personnage de la série NewsRoom, directeur adjoint des technologies et systèmes (cryptographie et mathématiques) de la NSA, qui souhaite révéler à la presse l’existence de Global Clarity, un programme secret de surveillance des communications aux Etats-Unis, après avoir alerté, sans succés, des parlementaires.

I fought the Soviets. The way their government made their people live their lives was a very good reason to fight them.  After 9/11,  we started doing the exact same thing.  I didn’t spend my life fighting Communists  to have it come to this.

La série Newsroom a été écrite et produite par Aaron Sorkin.

L’épisode 8 (The Blackout part 1: Tragedy Porn) a été diffusé aux EtatsUnis les 12 août 2012 . L’  action est censée se situer  entre le 27 mai et le 1er juin 2011.

Voir aussi: 

De Global Clarity à Prism : quand Sorkin et Newsroom anticipaient les révélations d’Edward Snowden

Hollywood, les whistleblowers et le soldat Manning

On ne nait pas whistleblower. On le devient

D’Ellsberg au soldat Manning : du whistleblowing analogique au whistleblowing numérique

De Global Clarity à Prism : quand Sorkin et Newsroom anticipaient les révélations d’Edward Snowden

Quand j’ai vu l’interview d’Edward Snowden, j’ai immédiatement pensé à Solomon Hancock, ce magnifique personnage de la série NewsRoom, directeur adjoint des technologies et systèmes (cryptographie et mathématiques) de la NSA, qui souhaite révéler à la presse l’existence de Global Clarity, un programme secret de surveillance des communications aux Etats-Unis, après avoir alerté, sans succés, des parlementaires.

La série Newsroom a été écrite et produite par Aaron Sorkin.

Solomon Hancock (incarné par Stephen Henderson) n’apparait que dans les épisodes  8 (The Blackout part 1: Tragedy Porn) et 10 (The Greater Fool).

Ces épisodes ont  été diffusés aux EtatsUnis les 12 et 26 août 2012 . Leur  action est censée se situer  entre le 27 mai et le 1er juin 2011 pour l’épisode 8,  entre le 1 et 8 août 2011 pour l’épisode 10.

Dans l’épisode 8, Solomon Hancock  donne rendez vous a Charlie Skinner (Sam Waterston)  le directeur de l’information de la chaine Atlantic Cable News (ACN) . Cette rencontre se tient dans une bibliothèque publique.

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Hollywood, les whistleblowers et le soldat Manning

Serpico, Mystère Silkwood, les Hommes du Président, Syndrome chinois, Révélations, Fair game, The Wistleblower….

Hollywood a largement contribué à populariser la figure du «whistleblower », le « lanceur d’alerte », policier, militaire, fonctionnaire ou cadre supérieur qui se dresse contre l’etat ou l’entreprise qui l’emploie, pour dénoncer (et révéler au public) un grave dysfonctionnement ou un scandale.

WB-Hollywood

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Star Trek : du Communicator au ux technologies mobiles

(Article publié initialement sur ProximaMobile)

Exploration spatiale, robots, intelligence artificielle : les anticipations des auteurs de science fiction nourrissent, depuis Jules Verne et HG Wells, l’imaginaire des scientifiques et des ingénieurs.

La série Star Trek occupe une place singulière dans l’univers de la science-fiction : par l’ambition des thèmes abordés ; par l’ampleur du cycle (900 épisodes, six séries, auxquels il convient d’ajouter 11 longs-métrages, le tout étalé sur 43 ans : de1966 à 2009) ; par l’inventivité de ses concepteurs en matière de technologies ; enfin, par l’attention qu’ils portèrent au design et aux interfaces des objets technologiques réunis

Certaines des technologies présentes dans Star Trek avait déjà été imaginées ou esquissées par des auteurs de science fiction ou scénaristes : le mérite des concepteurs de Star Trek, son producteur initial, Gene Roddenberry http://fr.wikipedia.org/wiki/Gene_Roddenberry, et son directeur artistique, Michael Okuda fut d’assembler ces technologies en un ensemble cohérent à bord de l’Enterprise (et plus généralement tous les vaisseaux de la StarFleet, la flotte spatiale) : si le voyage spatial à vitesse supraluminique ou la téléportation relèvent de la spéculation, Star Trek anticipe, avec 20 ou 30 ans la mise au point des technologies de réalité virtuelle ou d’hologrammes.

Les intuitions de Gene Roddenberry se sont avérées particulièrement stimulantes dans le domaine des technologies mobiles. Des le premier épisode de Star Trek, en 1966, l’équipage de l’Enterprise est équipé de toute une série d’équipements portables et miniaturisés : communicator, tricorder, PADD, Universal Translator.

Le communicator est un terminal de poche qui permet de téléphoner et d’échanger des informations au sein du vaisseau spatial et avec les personnels en mission au sol.

Dès sa première apparition, il était équipé d’un clapet. Martin Cooper, qui mit au point en 1973 chez Motorola le premier téléphone portable reconnaît qu’il eut l’idée de réaliser un téléphone sans fil en regardant la série télévisée « Star Trek ». Le communicator se décline, au fil des épisodes et des saisons, sous la forme d’oreillettes (qui inspireront les oreillettes Bluetooth) ou d’un bracelet : il sera remplacé dans les saisons plus récentes de la série par le Combadge : placé sur la poitrine, ce badge, intégré dans l’insigne de StarFleet, est activé par une pression de la main : il permet de localiser un individu où qu’il se trouve à bord, de lui adresser directement un message ou de lui ouvrir un canal spécifique.

Le PADD (Personal Access Display Device) désigne les tablettes numériques qui effectuent les toutes sortes de tâches à bord vaisseaux de Starfleet.

Le tricordeur est un terminal en forme de tablette destiné à recueillir des données (conditions régnant sur une planète, physiologie des espèces extra-terrestres), à détecter des évènements et formuler des diagnostics. Il permet de réaliser des diagnostics médicaux. Une psychotricordeur apparaîtra plus tard pour la santé mentale des humanoïdes. Le concours organisé par la fondation X Prize destiné à mettre au point un appareil mobile capable de diagnostiquer de nombreuses pathologies se réfère explicitement au Tricordeur.

L’Universal Translator, lui aussi miniaturisé, permet de traduire en temps réel les langues pratiquées par les civilisations extra-terrestres. Le traducteur universel analyse les structures d’une langue et crée une matrice de traduction qui permet des échanges verbaux ou des transferts d’informations en temps réel. Sa base de données recense les langues déjà identifiées : en présence d’une variante d’une langue racine connue, l’appareil est capable d’analyser la nouvelle langue et d’en proposer une traduction exacte. La pièce maîtresse est le traducteur universel qui contient un ensemble d’algorithmes récursifs qui peuvent traduire les formes inconnues de communication. Régulièrement les données générées par les traducteurs universels sont réinjectées dans les protocoles de communication après validation par les spécialistes en linguistique de la Fédération.

C’est sans doute dans le domaine des interfaces que l’empreinte de Star Trek aura été la plus forte. Si certains appareils disposent encore de boutons, la plupart d’entre eux disposent d’écrans tactiles.

Les designers de Star Trek conçurent aussi une interface graphique fictive, LCARS (Library Computer Access and Retrieval System) : tous les écrans de l’Enterprise (écran géant dans le poste de pilotage, consoles, pupitres, tablettes tactiles) utilisent ce même langage visuel de représentation pour afficher les informations. En hommage a leur concepteur, on baptisa, par la suite, Okudagrammes, ce langage de représentation, qui inspira plusieurs interfaces graphiques dans l’univers du logiciel libre.

A l’occasion des versions successives de la série, les designers de Star Trek, sous la houlette de Michael Okuda, rédigèrent, à l’intention des scénaristes, puis du public, cinq manuels techniques, pour décrire et codifier les technologies mises en œuvre dans la série et les fonctionnalités des appareils.

En 1976, en hommage à Star Trek, la NASA choisit de nommer Enterprise le prototype de navette spatiale.

Voir aussi

12 Star Trek gadgets that became reality

Star Trek Tech We Use Today (Almost)

Science fact: the tech predicted by Star Trek

The Science of Star Trek