Les pouvoirs publics ont multiplié, au cours des 20 dernières années, les initiatives pour mobiliser, valoriser, diffuser, commercialiser les informations et données détenues par les administrations et établissements publics.
- Une première période de colbertisme informationnel voit les pouvoirs publics tenter, sur un mode volontariste, de susciter l’émergence d’une industrie française de l’information. (1978- 1985).
- Avec le lancement à grande échelle du programme télématique, les administrations se lancent fébrilement dans l’exploitation de services d’information (1982-1990).
- Au début des années 90, les industries de l’information accèdent à la maturité. La compétition se durcit. Les gisements de données qui permettent d’exploiter les (rares) poches de solvabilité du marché de l’information suscitent concurrences et rivalités. Cette troisième période voit se cristalliser des tensions entre acteurs publics et privés pour l’accès aux données publiques.
Au moment ou le débat sur la commercialisation des données publiques rebondit en France, on voit émerger une représentation unifiée de l’information publique. On voit poindre aussi autour d’Internet de nouveaux principes et pratiques dans la diffusion de l’information publique.
Vers la fin des années 70, le Parlement et les grandes banques se connectent à un serveur américain pour consulter les statistiques françaises, faute de les obtenir rapidement de l’INSEE. Cette situation frappe les esprits : pour accéder aux informations économiques, internationales, mais aussi françaises, les entreprises dépendront elles à l’avenir de fournisseurs américains ?
Tout État organisé collecte des renseignements et conserve des documents qui forment vite des séries volumineuses : les premiers recensements et cadastres, les premiers codes, les premières archives diplomatiques datent de l’antiquité. Les bureaucraties impériales enregistraient non seulement le passé mais le présent, accumulant et conservant non seulement les actes proprement administratifs (documents), mais aussi les informations sur les lieux et les ressources, sur les biens et les personnes.
En 1971, l’UNESCO définissait l’information scientifique et technique comme une « ressource mondiale », c’est-à-dire collective, et proposait la constitution d’un système mondial d’information scientifique UNISIST (1).